
KIRZNER Jacob
Né le 22 mai 1897 à Zabludow (Pologne) ; domicilié à Caen (Calvados) ; déporté le 6 juillet 1942 à Auschwitz-Birkenau ; assassiné.
KIRZNER Jacob // Naissance : 22-5-1897 à Zabludow (Pologne) ; Domicile : Caen Calvados () ; Repression : Déporté le 6-7-1942 à ; 20-8-1942 à Auschwitz (Pologne) ; Décédé
Jankiel (Jacob) Kirzner, fils de Ester Rachel Chichinsky et de Moses Aron Kirzner,
est né le 22 mai 1897 à Zabludow dans le district de Bialystok en Pologne. Il se marie
à Grodek avec Kejla Rudy[] née le 7 juillet 1899 dans cette bourgade. Ses deux premières
filles sont toutes les deux nées à Grodek : Éliane
, le 26 décembre 1923 et Sarah
, le 26 septembre 1925.
En 1926, Jacob Kirzner et sa famille émigrent en France et s’installent à Caen, 3
rue des Prairies Saint Gilles. C’est ici que naît Eva
le 24 avril 1931. Puis les Kirzner emménagent 23 place Saint-Sauveur ; c’est dans
cet appartement que vivra la famille qui s’est agrandie. Maurice Aron
est né le 19 juillet 1936, Odette
le 23 août 1937 et les jumelles Annie|2781_kirzner_annie] et Lydie
le 3 septembre 1938. Ces cinq enfants sont Français. Jacob Kirzner a fait une demande
de naturalisation pour les membres polonais de la famille mais aucun document ne montre
qu’elle ait été accordée.
Jacob Kirzner sera dispensé de service en 1939 en tant que chargé de famille nombreuse.
Jacob et Kejla sont commerçants en bonneterie. Ils ont commencé à se constituer un solide capital : ils sont propriétaires de plusieurs immeubles, rue Sadi-Carnot, rue d’Hastings et rue d’Auge évalués respectivement à 800 000, 500 000 et 300 000 francs de l’époque. L’immeuble du 1 rue Sadi Carnot est réquisitionné par les Allemands après l’arrestation de Jacob Kirzner, la famille s’étant réfugiée à une autre adresse.
Dès l’entrée en vigueur des lois antisémites, Jacob perd le droit d’exercer son métier et doit pointer régulièrement au service des étrangers de Caen et, bien sûr, porter l’étoile jaune. Dans la nuit du 1er au 2 mai 1942, lors d’une alerte, alors que Jacob Kirzner en tant que membre de la Défense passive était sorti en pyjama pour assurer sa mission, celui-ci est raflé comme otage juif en représailles au sabotage des voies ferrées qui avait causé le déraillement à Airan de deux trains de permissionnaires allemands et provoqué la mort de 38 soldats.
Jacob Kirzner est conduit à la Maison centrale de la Maladrerie (aussi appelée prison de Beaulieu) avec les otages juifs et communistes raflés la même nuit, puis emmené au « petit Lycée » de Caen. S’il échappe aux fusillades perpétrées à Caen et au Mont-Valérien, il est finalement transféré, après interrogatoire, le 4 mai, au camp d’internement de Compiègne-Royallieu. Il est déporté au camp de Auschwitz-Birkenau par le convoi du 6 juillet 1942 dit des « 45 000 », du numéro matricule des détenus du convoi, composé essentiellement de communistes mais aussi d’une cinquante de Juifs dont fait partie Jacob Kirzner. Comme nombre de déportés de ce convoi, Jacob Kirzner ne survit pas aux effroyables conditions d’existence du camp. Il meurt le 20 août 1942 selon les registres du camp.
Son nom figure sur la plaque apposée place Guillouard à Caen pour les déportés du Calvados arrêtés en mai 1942. Sa mémoire est honorée sur le mur des noms du Mémorial de la Shoah.
La famille Kirzner -Jacob et Kejla et leurs sept enfants- a été entièrement décimée.
Sources : SHD-Caen : 21P260195, 21P469032, AD14 : 619W : Affaires juives ; Y. Lecouturier, Shoah en Normandie, 2004, p. 117, 160, J Quellien (dir.), Livre Mémorial des victimes du nazisme dans le Calvados, 2004, p. 131 ; memorialdelashoah.org, deportes-politiques-auschwitz.fr, memorialgenweb.org
Chantal Meyer-Plantureux
Mots-clés :
- 22-5-1897
- Zabludow, Pologne
- Caen, Calvados
- 1-5-1942
- Calvados
- Compiègne, Royallieu, Oise
- Auschwitz
- 20-8-1942
- Auschwitz, Pologne




