BEAUCÉ Jacques

BEAUCÉ Jacques // Naissance : 4-3-1922 à Fougères (Ille-et-Vilaine) ; Domicile : Vernon Eure () ; Repression : Déporté le 25-6-1943 à  ;  ; Rescapé Bergen-Belsen Allemagne

Dernier-né des enfants Beaucé dont le père est banquier, Jacques Beaucé devient employé de commerce chez Bata, près de son domicile. Encore célibataire, il est requis en mars 1943 pour aller travailler en Allemagne mais le jeune homme s’éclipse du convoi et gagne Paris, avec l’intention de passer en Espagne Arrivé tout près de la frontière, Jacques Beaucé est dénoncé puis arrêté avec son frère Pierre  le 25 mars 1943 à Biarritz (Basses-Pyrénées) par la Feldgendarmerie. Incarcéré dans cette ville puis à la caserne Boudet de Bordeaux avant de rejoindre le 19 juin 1943 le camp de rassemblement de Compiègne-Royallieu (Oise) où on lui attribue le matricule 15 759. Le jeune homme est déporté le 25 juin 1943 à destination du camp de concentration de Buchenwald en Thuringe. À son arrivée, le 27, il reçoit le matricule 14 326 et est affecté au Block 57. Dès le 2 septembre 1943, il est envoyé au Kommando du tunnel de Dora dans le Harz, avec les premiers détenus de Buchenwald. Les Allemands y ont transféré le montage des fusées A4, futures V2. Jacques Beaucé va survivre aux terribles conditions de vie et de travail faites aux détenus dans un camp dont les baraques extérieures ne seront achevées qu’en avril-mai 1944. Il y connaît des derniers mois très difficiles avec l’afflux de déportés réfugiés des camps évacués de l’Est. Jacques Beaucé fait partie d’un convoi d’évacuation qui quitte Dora le 5 avril 1945 et finit par atteindre le « camp des casernes » de Bergen-Belsen le 10. C’est là qu’il est libéré par les Britanniques le 15 avril, fort amaigri et avec une suspicion de tuberculose. La direction de Bata de Vernon le félicite pour son retour, en mai 1945, et se dit prête à le réembaucher s’il en a la capacité. Mais elle est surtout désireuse de lui faire savoir qu’aucune somme ne lui sera versée : comme il a été réfractaire au travail, le pécule des requis ne lui est pas dû…

En 1955, Jacques Beaucé est droguiste à Dancé, un village de l’Orne. Il est décédé à Neuilly-sur-Marne (Seine-et-Oise) le 23 février 1973.

Sources : EC (Fougères) ; Le Livre des 9000 déportés de France à Dora, p.119

Claude Favre