BEAUCÉ Pierre, Henri

BEAUCÉ Pierre, Henri // Naissance : 9-3-1920 à Fougères (Ille-et-Vilaine) ; Domicile : Vernon Eure () ; Repression : Déporté le 25-6-1943 à  ;  ; Rescapé Bergen-Belsen Allemagne

Pierre Beaucé est Breton de naissance et Normand d’adoption. En effet, il s’est installé à Vernon, au 108 de la rue Carnot, pour y poursuivre ses études. Ses parents, quant à eux, sont restés en Bretagne et vivent à Fougères, ville de naissance de Pierre. On ne sait quand germe en lui l’idée de rejoindre les Forces françaises libres en Afrique du Nord, mais au début de l’année 1943, il quitte Vernon avec son jeune frère, Jacques  de deux ans son cadet. Ils décident de prendre le chemin du sud-ouest de la France pour se rapprocher de la frontière franco-espagnole. Arrivés à Biarritz (Basses-Pyrénées), les deux jeunes clandestins sont logés chez un certain Michel Launay. Les archives ne disent pas si une dénonciation ou une imprudence sont à l’origine de leurs interpellations. Quoiqu’il en soit, le 25 mars 1943, les deux jeunes hommes sont arrêtés au domicile de leur hôte par la Feldgendarmerie. D’abord internés à Biarritz puis à la caserne Boudet à Bordeaux à partir du 29 avril, ils sont transférés au camp de Compiègne-Royallieu le 21 juin. Les deux frères restent ensemble jusqu’à leur libération en 1945. Dans la nuit du 25 au 26 juin 1943, Pierre et Jacques sont déportés dans un convoi de 999 hommes à destination du camp de concentration de Buchenwald. Il s’agit du dernier convoi parti dans le cadre de l’opération Meerschaum. Au camp, Pierre est enregistré sous le matricule 14 639 puis transféré le 9 septembre au KL de Dora qui vient d’être créé pour y construire des ateliers de fabrication de missiles V2. Le traitement inhumain infligé aux détenus réduit considérablement leur espérance de vie, mais c’est encore pire lorsque, le 3 avril 1945, le camp est bombardé par l’aviation anglo-américaine qui le confond avec un camp militaire : sur 4 000 détenus, seuls 400 prisonniers survivent aux bombes incendiaires. Pierre fait partie de ceux-là. Le 5 avril, il est transféré au camp de Bergen-Belsen qui sera libéré 10 jours plus tard par les armées britanniques.

Le 1er octobre 1955, Pierre décède dans la ville de son enfance.

Sources : SHD-Caen : 21P704743 ; EC (Fougères).

Ludivine Ponte