LAIR Édouard, Pierre

LAIR Édouard, Pierre // Naissance : 26-8-1887 à Louviers (Eure) ; Domicile : Louviers Eure () ; Repression : Déporté le 10-12-1941 à  ;  ; Rescapé Hinzert Allemagne

Édouard Lair est né en 1887 à Louviers. Marié depuis le 25 novembre 1912 à Suzanne Mahent, il est père de sept enfants âgés de 25 à 15 ans lorsque la Seconde Guerre mondiale éclate. Minotier, comme son père l’était avant lui, ancien soldat de la Première Guerre mondiale au cours de laquelle il est grièvement blessé en 1916, il figure parmi les notables de Louviers. Engagé en politique, il est dans l’Entre-deux-guerres trésorier puis vice-président de la section locale de la SFIO. Depuis février 1941 au moins, il est affilié, ainsi que deux de ses fils Pierre  et Robert , au réseau Hector dont le chef dans l’Eure est Pierre Aussannaire . Au sein du réseau, Édouard a pour mission de collecter des renseignements sur les troupes d’occupation.

Mais le 9 octobre 1941, la Gestapo frappe à sa porte, au 4 rue de la Gare, et perquisitionne son domicile. Les Allemands l’arrêtent ainsi que son fils, Pierre. Á Évreux, Robert est également arrêté alors qu’il s’apprête à prendre le train pour Caen. Ce jour-là, plus de 900 personnes en France dont une quinzaine de membres du réseau Hector de l’Eure sont interpellées dans le cadre de l’opération Fall Porto menée par l’Abwehr. Plusieurs réseaux, dont le réseau Hector, ont en effet été infiltrés par un agent double du nom d’Andreas Folmer. Déjà en août 1941, Pierre Aussannaire avait été arrêté en possession d’un carnet dans lequel figuraient le nom de ses agents.

Non contents d’arrêter le père et les deux fils, les Allemands apposent les scellés sur la maison de la famille Lair qui en est expulsée. Dès le lendemain, Édouard est transféré à Fresnes d’où il est déporté sans jugement le 10 décembre 1941 pour la prison de Düsseldorf. Il connaît ensuite les geôles de la prison de Wuppertal, du 20 mars au 6 mai 1942 avant d’être transféré à la prison d’Hinzert après un bref passage de deux jours par Anrath, du 8 au 10 juin 1942. Édouard bénéficie des mesures de libération collectives accordées à une partie des résistants arrêtés dans le cadre de l’opération « Porto ». Rapatrié en France le 16 août 1942, il apprend sa libération une fois arrivé à Paris.

Sources : SHD-Caen : 21P584337, LA 4624 : Liste de Français internés à la prison de Wuppertal ; J. Quellien, F. Passera, Les Normands dans la guerre, p. 157-162.

Ludivine Ponte