
Photo : SHD-Caen
LE LÉDAN Robert Louis
Né le 4 avril 1905 à Évreux (Eure) ; domicilié à Nonancourt (Eure) ; déporté le 15 août 1944 à Buchenwald ; décédé le 4 avril 1945 à Nordhausen.
LE LÉDAN Robert Louis // Naissance : 4-4-1905 à Evreux (Eure) ; Domicile : Nonancourt Eure () ; Repression : Déporté le 15-8-1944 à ; 4-4-1945 à Nordhausen (Allemagne) ; Décédé
Marié en octobre 1928 à Évreux, Robert Le Lédan qui dirige l’usine à gaz de Nonancourt
depuis 1934, est père de quatre enfants. Il est aussi un résistant engagé depuis la
fin de l’année 1942. Rallié d’abord au Front national, il rejoint finalement le mouvement
Libération-Nord au sein duquel il organise les premiers noyaux de résistance à Nonancourt.
Avec un petit groupe de camarades ralliés à sa cause, il participe à divers sabotages
d’installations électriques ou de voies ferrées. Au printemps 1943, il rejoint le
renseignement au sein du réseau Hunter pour lequel, il se charge de l’évasion et de l’hébergement d’aviateurs alliés mais
aussi de missions de renseignement grâce à un poste émetteur clandestin. C’est probablement
sur dénonciation qu’il est arrêté le 8 juillet 1944 par les autorités allemandes à
Hellenvilliers (Eure). D’abord détenu à Évreux, il est ensuite interné à la prison
de Fresnes et déporté le 15 août 1944 depuis la gare de Pantin, comme d’autres résistants
de l’Eure, René Lardeux
et Robert Pezard
, au KL Buchenwald (mle 76 884), où il arrive cinq jours plus tard. Le 3 septembre 1944,
il est envoyé au Tunnel de Dora, le plus important des Kommandos extérieurs de Buchenwald. Environ 600 fusées A4-V2 sortent chaque mois des chaînes
de montage de l’usine souterraine, la Mittelwerk. Aussi est-il dirigé dès le 7 septembre vers le Kommando voisin d’Ellrich-Juliushütte où l’officier SS Kammler impose d’insoutenables conditions de détention et de vie. Très vite, la situation
matérielle des détenus s’aggrave notamment à l’approche de l’hiver 1944-1945. Robert
Le Lédan, malade et épuisé, est envoyé au Revier de Dora le 9 décembre 1944. Probablement jugé « inapte au travail » par les gardiens,
il est transféré le 18 mars 1945 à la Boelcke Kaserne à Nordhausen où il se retrouve au milieu de milliers de malades parqués dans de vastes
hangars désaffectés. Il y noue de solides liens de camaraderie avec Maxime Didiot,
aux côtés duquel il est mortellement blessé le 4 avril 1945 lors du deuxième jour
des bombardements de l’aviation américaine sur Nordhausen.
Ironie du sort, Robert Le Lédan est involontairement tué à l’âge de 40 ans par ceux-là mêmes qu’il tentait de sauver avant son arrestation, les aviateurs alliés. Il laisse à Maxime Didiot « le souvenir d’un homme brave, bon et sympathique, mort par patriotisme pour la cause française ». Son décès prive Madame Le Lédan et ses quatre enfants d’un mari et d’un père.
Son nom figure sur le monument aux morts de Nonancourt.
Sources : AD27 ; 88W13 ; 88W50 ; Laurent T. (dir.) ; Le livre des 9 000 déportés de France à Mittelbau-Dora, p. 1320 ; memorialgenweb
Bernard Doncker
Mots-clés :
- 4-4-1905
- Evreux, Eure
- Nonancourt, Eure
- 8-7-1944
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- Fresnes, Seine
- Buchenwald (76884)
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- 4-4-1945
- Nordhausen, Allemagne




