
Photo : ONaCVG
LEBLOND André, Aristide
Né le 6 décembre 1906 à Darnétal (Seine-Inférieure) ; domicilié à Rouen (Seine-Inférieure) ; déporté le 4 juin 1944 à Neuengamme ; rescapé.
LEBLOND André, Aristide // Naissance : 6-12-1906 à Darnétal (Seine-Inférieure) ; Domicile : Rouen Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 4-6-1944 à ; ; Rescapé Lübeck Allemagne
André Leblond est entrepreneur en staff (matériau de construction à base de plâtre).
Il demeure 1bis, rue de la Glacière à Rouen avec sa femme, Germaine Lambert et leur
fils de 23 ans, André. Il entre officiellement dans le mouvement Libération-Nord le
1er décembre 1942. Déjà, en 1941, il avait caché dans son atelier neuf soldats britanniques
que William Cornier, chef de secteur de Libé-Nord, avait réussi à faire évader du
camp de prisonniers situé au champ de courses de Rouen. Associé à Louis Chotard
dit « Marcel », il fabrique de faux papiers en famille… avec sa femme et son fils.
William Cornier et Libé-Nord, le Front National et des isolés recourent régulièrement
à leurs services. Selon lui, environ cinq cents cartes d’identité auraient été fabriquées
sans aucune contrepartie financière.
Mais le résistant se fait piéger par André Prieur, jeune Français, un agent de la
Gestapo de triste réputation puisqu’il a à son actif de nombreuses dénonciations. Sous couvert
du nom d’un résistant, Camille Paris
, le collaborateur passe commande de faux papiers… Et André Leblond est immédiatement
arrêté dans la rue, près de chez lui, par un agent de la Gestapo le 7 décembre 1943. Interrogé au siège de la Gestapo, les autorités d’occupation le conduisent à la prison Bonne-Nouvelle à Rouen où il
reste jusqu’au 18 mai 1944. Si son fils et sa femme, arrêtés et internés aussi à Bonne-Nouvelle,
sont libérés les 19 mars et 26 mai 1944, le père de famille est transféré au camp
de rassemblement de Compiègne (mle 37 051), destiné aux détenus en vue de leur déportation.
De Compiègne, il est déporté le 4 juin 1944 au KL Neuengamme (mle 35 121). Sanctionné, il est envoyé le 18 juin 1944 à Hamburg pour déterrer les bombes. Blessé au pied, il retourne le 13 juillet 1944 au camp central où il reste jusqu’au 17 avril 1945. Il est affecté aux Kommandos peinture puis ciment et béton. En novembre 1944, il contracte une pneumonie puis une pleurésie qui le conduit au Revier, l’infirmerie du camp, le 15 avril 1945. Mais trois jours plus tard, les gardiens du camp ordonnent son évacuation. Les détenus sont alors dirigés à Neustadt, dans la baie de Lübeck, où trois navires les attendent. Là, quelque 2 000 détenus sont jetés à fond de cale du navire-prison Cap Arcona puis transférés sur l’Athen, un autre navire qui échappe aux bombardements et rejoint le port de Neustadt. À leur arrivée, les troupes britanniques les attendent et libèrent les détenus, le 3 mai 1945. Resté deux semaines à Neustadt, sans doute dans un état de grande faiblesse, André Leblond et ses camarades, livrés à eux-mêmes, improvisent leurs survies aux dires du témoignage de l’un d’entre eux, Maurice Choquet. Le résistant est rapatrié le 21 mai 1945 par le centre d’accueil de Lille (Nord). À peine rentré à Rouen, il déclare une typhoïde.
Membre actif de la commission départementale des déportés et internés résistants de Seine-Inférieure, André Lebond est décédé 13 août 1990 à Rouen.
Sources : SHD-Caen : 21P588165 ; AD76 : 51W418, 3868W57, 245W86 ; EC (Darnétal) ; Kern P., Les jours de notre mémoire 1940-1945 Neuengamme, 1975
Chantal Cormont
Mots-clés :
- 6-12-1906
- Darnétal, Seine-Inférieure
- Rouen, Seine-Inférieure
- 7-12-1943
- Rouen, Seine-Inférieure
- Rouen, Prison Bonne-Nouvelle, Seine-Inférieure
- Compiègne, Oise (37051)
- Neuengamme (35121)
- Hamburg (35121)
- Neuengamme (35121)
- 3-5-1945
- Lübeck, Allemagne




