
LECLERC Marcel, Charles, Jean
Né le 26 avril 1899 à Equeurdreville (Manche) ; domicilié à Cherbourg (Manche) ; déporté le 11 novembre 1943 à Natzweiler-Struthof ; rescapé.
LECLERC Marcel, Charles, Jean // Naissance : 26-4-1899 à Equeurdreville (Manche) ; Domicile : Cherbourg Manche () ; Repression : Déporté le 11-11-1943 à ; ; Rescapé Dachau Allemagne
Le 23 juin 1923 à Cherbourg, Marcel Leclerc épouse Juliette Grandguillotte. Le couple
d’instituteurs réside dans la cité portuaire avec leur fille Suzanne, au n° 36 de
la rue Lelédier. Marcel Leclerc entre en lutte contre l’occupant le 14 juillet 1942,
après la création du mouvement Libération-Nord dans la Manche, au cours d’une réunion
des principaux dirigeants syndicaux et socialistes d’avant-guerre : René Schmitt,
Joseph Bocher, Patrice Gardin et Raymond Le Corre. Lui-même est le représentant du
milieu des instituteurs, comme ancien secrétaire du syndicat des instituteurs. À la
rentrée de septembre 1942, Marcel Leclerc recrute parmi ses collègues. Il se sert
de son activité professionnelle pour nouer des contacts et récupérer de précieux renseignements.
C’est ainsi qu’il rencontre André Parisy
, instituteur, du groupe Marland, qui lui donne des informations sur les défenses
du port de Granville. À partir d’avril 1943, il dirige la colonie d’enfants évacués
de Cherbourg à Saint-James, installée dans le collège route d’Antrain.
Début juillet 1943, Marcel Leclerc reçoit la visite d’Hélène Abraham
, une employée de son beau-frère. Celle-ci lui apprend qu’avec son ami Auguste Henry
, elle a récupéré depuis le 31 mai un aviateur américain, Rex Ormes, tombé à Ducey.
Elle l’héberge au hameau des Pougeaulières à Chalandray. Marcel Leclerc, privé de
relations avec René Schmitt, son chef, arrêté le 4 juillet, la met en contact avec
André Parisy pour trouver une filière d’évasion. Ce dernier parvient à entrer en relation
avec une filière parisienne. Mais il ne sait pas que celle-ci est infiltrée par un
traître qui fait arrêter le passeur. La Gestapo n’a plus qu’à remonter la filière.
Le 30 août 1943, Marcel Leclerc est arrêté avec Hélène Abraham
, Auguste Henry
et André Parisy
.
Marcel Leclerc est incarcéré à Avranches, puis à la prison de Saint-Lô du 1er septembre au 14 octobre 1943. Il est alors transféré à la prison de Fresnes, en région parisienne. Le 11 novembre 1943, il fait partie d’un groupe de 61 détenus déportés depuis la gare de l’Est comme « NN » (Nacht und Nebel, Nuit et brouillard). Enfermés dans un wagon-cellulaire attaché au train régulier Paris-Strasbourg, ils arrivent le lendemain au camp de Natzweiler-Struthof où Marcel Leclerc reçoit le matricule 5 956. Le 5 septembre 1944, il est évacué vers le camp de Dachau où il est enregistré le lendemain (mle 101 952). Il y est détenu jusqu’à sa libération par les soldats américains le 29 avril 1945. Malade, il est envoyé sur l’île de Reichenau avant d’être rapatrié, par train sanitaire, le 31 mai 1945. Le lendemain, il passe par le centre d’accueil de Mulhouse avant de regagner Cherbourg le 3 juin.
Marcel Leclerc reprend son métier d’instituteur à Cherbourg jusqu’à sa retraite en 1954. En 1947, il crée l’Association des déportés, internés et familles de disparus de la Manche qu’il préside pendant de longues années. Il succède à Raymond Lefèvre comme correspondant départemental du Comité d’histoire de la Deuxième Guerre mondiale et mène à ce titre un impressionnant travail de recherche sur la Résistance et la répression dont on peut mesurer la minutie dans son ouvrage La Résistance dans la Manche. Il meurt le 15 mars 1987 à Cherbourg, à l’âge de 87 ans.
Sources : SHD-Caen : Na 12/3, Da 8/9, LA 8349, LA 8599, LA 9291-9430, 21P588809 ; MRD-Besançon : fichier La Martinière ; EC (Equeurdreville) ; maitron.fr ; deces.matchid.io
Michel Boivin, Arnaud Boulligny
Mots-clés :
- 26-4-1899
- Equeurdreville , Manche
- Cherbourg , Manche
- 30-8-1943
- Cherbourg , Manche
- Avranches, Manche
- Saint-Lô, Manche
- Fresnes, Seine
- Natzweiler (5956)
- Dachau (101952)
- 29-4-1945
- Dachau, Allemagne




