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LEFEBVRE Raymond, Jules

Photo : SHD-Caen

LEFEBVRE Raymond, Jules

Né le 26 septembre 1901 à Rouen (Seine-Inférieure) ; domicilié à Notre-Dame-de-Gravenchon (Seine-Inférieure) ; déporté le 15 juillet 1944 à Neuengamme ; rescapé.

LEFEBVRE Raymond, Jules // Naissance : 26-9-1901 à Rouen (Seine-Inférieure) ; Domicile : Notre-Dame-de-Gravenchon Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 15-7-1944 à  ;  ; Rescapé Brezani Tchécoslovaquie

Raymond Lefebvre est contremaître à la raffinerie de la Standard française des Pétroles de Port-Jérôme à Notre-Dame-de-Gravenchon (Seine-Inférieure). Marié depuis 1924 à Henriette Démarrais, il a trois enfants, Roger, Roland, Yvette, nés en 1925, 1926, 1928. Toute la famille demeure 15 avenue Pasteur à Notre-Dame-de-Gravenchon. En 1942, l’employé dissimule des métaux non ferreux sur le site de la raffinerie afin de les soustraire à l’occupant. Le contremaître ne cache pas d’ailleurs ses opinions politiques en arborant une croix de Lorraine sur son pull. Ce qui lui vaut, selon lui, d’avoir été dénoncé par un collègue collaborateur. Pris dans une rafle avec d’autres employés le 14 novembre 1942, les autorités allemandes l’accusent de « manifestation antiallemande, non-remise de tracts et vente d’insignes interdits ». Le tribunal de la Feldkommandantur 517 à Rouen le juge et le condamne, le 28 janvier 1943 à six mois de prison. La plupart de ses collègues subissent eux aussi des peines de prison. Raymond Lefevbre est interné à la prison de Poissy, en région parisienne puis au camp de La Londe (Seine-Inférieure) et finalement, il est libéré, bien tardivement, le 21 août 1943. Depuis, il est sous surveillance… Et le moindre incident mettant en danger le maintien de l’ordre, sa maison est perquisitionnée.

Après sa libération, il retrouve son emploi mais son entreprise l’envoie travailler à Château-Chinon (Nièvre). Il bénéficie d’une semaine de congés tous les trimestres pour revoir sa famille en Normandie. Peu de jours après le Débarquement, au cours d’un séjour, le 10 juin 1944, il est arrêté par la Gestapo, comme « otage d’honneur », ainsi que Henri Cadeau Lien interne. Cadre supérieur, suspect aux yeux des Allemands, il répond ainsi à cette mesure répressive qui touchent plusieurs centaines de notables et d’édiles, considérés désormais comme « otage ».

Raymond Lefevre est incarcéré à la prison Bonne-Nouvelle à Rouen, du 10 au 24 juin 1944, puis transféré au camp de Royallieu à Compiègne (mle 42 472) et probablement interné dans le camp C où sont regroupés la plupart des Prominent.

Le 15 juillet 1944, il est déporté à Neuengammeet détenu jusqu’au 12 avril 1945 (mle 37 561). En tant que Prominent (personnalité otage), il est exempté du travail forcé et reste au camp central, cantonné dans un Block à part avec les autres otages. Si les conditions d’existence s’avèrent beaucoup moins dures que dans le camp central ou les Kommandos, les détenus sont malgré tout sous alimentés.

Lors de la libération du camp, le 12 avril 1945, la Croix-Rouge suédoise est autorisée à pénétrer dans l’enceinte du camp pour évacuer les déportés d’honneur en car. Mais les autorités allemandes ne leur rendent pas pour autant la liberté. Après une étape au KL Flossenbürg, ils sont conduits à Theresienstadt et placé dans la forteresse, du 15 au 27 avril 1945. Le groupe est ensuite transféré au camp de Brezani, près de Prague, où il est encore détenu du 1er au 8 mai 1945. Il recouvre sa liberté le 9 mai, après la capitulation allemande. Comme toutes les personnalités-otages, il est rapatrié en avion le 18 mai 1945. Il arrive à l’aérodrome du Bourget et est accueilli au centre d’accueil des déportés de l’hôtel Lutetia, à Paris.

En 1945, Raymond Lefebvre témoigne au cours du procès contre le dénonciateur d’Henri Cadeau dont il a été aussi victime. Il est décédé le 2 juillet 1958 à Rouen.

Sources : SHD-Caen : 21P589674, AD76 : 51W425, 245W249, 245W123, 6M711, EC (Rouen)

Chantal Cormont

Mots-clés :

Déporté
  • 26-9-1901
  • Rouen, Seine-Inférieure
  • Notre-Dame-de-Gravenchon, Seine-Inférieure
  • 10-6-1944
  • Notre-Dame-de-Gravenchon, Seine-Inférieure
  1. Rouen, Seine-Inférieure
  2. Compiègne, Oise (42472)
15-7-1944, I.247
  1. Neuengamme (37561)
  2. Theresienstadt
  3. Brezani
Rescapé
  • 8-5-1945
  • Brezani, Tchécoslovaquie
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