
CADEAU Henri
Né le 6 septembre 1890 à Angers (Maine-et-Loire) ; domicilié à Notre-Dame-de-Gravenchon (Seine-Inférieure) ; déporté le 15 juillet 1944 à Neuengamme ; décédé le 23 décembre 1944 à Neuengamme.
CADEAU Henri // Naissance : 6-9-1890 à Angers (Maine-et-Loire) ; Domicile : Notre-Dame-de-Gravenchon Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 15-7-1944 à ; 23-12-1944 à Neuengamme (Allemagne) ; Décédé
Enfant naturel de Marie Grandvoinet, il prend le nom d’Alphonse Cadeau après le mariage de sa mère, l’année suivante. À l’âge adulte, Henri Cadeau est ingénieur en chef à la raffinerie de la Standard française des Pétroles de Port-Jérôme à Notre-Dame-de-Gravenchon. Marié en 1921 à Florentine Schweizer, aux États-Unis où il a vécu, le couple a désormais trois enfants, Jacqueline, Pierre-Henri, Jean-Paul, nés respectivement en 1927, 1933, 1935. La famille demeure 39 avenue de l’amiral Grasset à Notre-Dame-de-Gravenchon, sur les bords de la Seine. Dénoncé par Léon Drache, un contremaître collaborateur, adhérent au RNP, condamné en 1945, il est d’abord arrêté le 10 novembre 1942 et incarcéré à la prison du Havre. Il est accusé de détention d’arme pour un vieux pistolet, de favoritisme envers les ouvriers anti-collaborationnistes et de diffusion de propagande alliée. S’ajoute la dissimulation de métaux non ferreux à la raffinerie, en réaction au projet de démontage et reconstruction de la raffinerie en Allemagne. Le 28 janvier 1943, il est condamné à Rouen par le tribunal de la Feldkommandantur 517 à 6 mois de prison pour propagande antiallemande et sabotage de matériel de l’usine. Il est incarcéré à la prison Bonne-Nouvelle à Rouen, puis à la centrale de Poissy. Libéré le 16 mai 1943, il reprend son travail à la raffinerie.
Surveillé, il ne veut pas abandonner sa famille et son travail en allant se cacher. Faisant partie des personnalités suspectes, il est arrêté le 10 juin 1944 à son domicile par la Gestapo avec d’autres employés de la raffinerie. Si ces derniers sont condamnés à des peines de prison, Henri Cadeau est, quant à lui, considéré comme « otage d’honneur ». En effet, après le Débarquement, les autorités allemandes, craignant que certaines personnalités ne rejoignent la résistance, décident de déporter quelque 336 personnalités, de tous horizons. Henri Cadeau figure parmi eux. Il est ainsi détenu à la prison du Havre, du 10 au 13 juin, puis à la prison Bonne-Nouvelle à Rouen jusqu’au 25 juin 1944. Il est ensuite transféré au camp de Royallieu à Compiègne (mle 42 463) et probablement interné dans le camp C.
Le 15 juillet 1944, il est déporté depuis Compiègne à Neuengamme où il arrive le 18
juillet (mle 37 555). En tant que Prominent (personnalité d’honneur), il est exempté du travail forcé. À demeure au camp central,
il est cantonné dans un Block à part avec les autres otages, notamment Raymond Lefebvre
. Mais, la sous-alimentation affaiblit la plupart des déportés. Malade, Henri Cadeau
entre au Revier le 15 décembre 1944. Il est pris en charge par le docteur havrais Jules Lechaux
. Mais il décède le 23 décembre 1944 selon le jugement déclaratif de décès.
Henri Cadeau est inscrit sur une stèle des déportés à Notre-Dame-de-Gravenchon et une place porte son nom.
Sources : SHD-Caen : 21P432271 ; AD76 : 51W412 ; 51W425, 245W123 ; EC (Angers)
Chantal Cormont
Mots-clés :
- 6-9-1890
- Angers, Maine-et-Loire
- Notre-Dame-de-Gravenchon, Seine-Inférieure
- 10-6-1944
- Notre-Dame-de-Gravenchon, Seine-Inférieure
- Le Havre, Seine-Inférieure
- Rouen, Prison Bonne-Nouvelle, Seine-inférieure
- Compiègne, Oise (42463)
- Neuengamme (37555)
- 23-12-1944
- Neuengamme, Allemagne




