LEMOINE Honoré, Louis, Léon

LEMOINE Honoré, Louis, Léon // Naissance : 26-3-1920 à Lougé-sur-Maire (Orne) ; Domicile : Lougé-sur-Maire Orne () ; Repression : Arrêté au sein du Reich le 10-8-1943 à 1-3-1944 à Buchenwald (Allemagne) ; Décédé

Léon Lemoine est le fils de Georges Lemoine, menuisier et d’Irma Durand, occupée au ménage. Célibataire, il réside avec sa mère dans le bourg de Lougé-sur-Maire et exerce le même métier que son père lorsqu’il est requis pour le Service du Travail Obligatoire en Allemagne. Léon Lemoine quitte la France le 19 mars 1943 et rejoint son lieu d’exil forcé à Bendorf am Rhein près de Koblenz (Moselland) pour travailler dans une mine de la firme Concordiahütte.

Le 10 août 1943, alors qu’il vient d’obtenir une permission de quelques jours en France, il est arrêté par la Gestapo en gare de Koblenz dans le train qui le conduit vers Paris. D’après les témoignages joints au dossier, deux versions peuvent expliquer son arrestation. Pour certains, Léon Lemoine aurait poussé des cris hostiles à l’égard du Reich par la fenêtre du wagon, et pour d’autres, il aurait été dénoncé par ses collègues allemands comme convoyeur clandestin de lettres de travailleurs français afin d’éviter la censure. Il est fouillé par la Gestapo qui le trouvent porteur de deux lettres de camarades ornais requis comme lui à Bendorf am Rhein : André Binet, de Pont-Écrepin (Orne), et Hubert More , de Courteilles (Orne). Dans ces lettres destinées aux familles, ses camarades tiennent des propos défaitistes et injurieux à l’encontre des nazis.

Léon Lemoine est conduit au centre de détention de Koblenz où il est aperçu à l’infirmerie le 14 août. Après quelques semaines d’emprisonnement, il est transféré le 18 novembre 1943 au KL de Buchenwald (mle 28 370) où il se déclare pêcheur (Fischler). À l’issue de sa quarantaine, le 10 décembre 1943, il est affecté au Kommando Laura dans lequel les déportés creusent une galerie souterraine dans une ancienne carrière d’ardoise afin d’y installer une usine de production d’oxygène liquide destinée à l’alimentation des V2. Sans nouvelles de lui depuis son arrestation, sa mère reçoit une dernière lettre écrite le 21 janvier 1944 en allemand mais signée de sa main.

Léon Lemoine décède le 1er mars 1944 sans que les circonstances de son décès ne soient éclaircies. Son nom figure sur le monument aux morts de la commune.

Sources : Arolsen ; SHD-Caen : 21P475893 ; Liste Amicale de Buchenwald ; EC (Lougé-sur-Maire) ; G. Bourdin, Les 500 déportés de l’Orne, p. 76 ; asso-buchenwald-dora.com ; totenbuch.buchenwald.de ; memorialgenweb.org

Sébastien Beuchet