LEMONNIER René, Hippolyte // Naissance : 21-10-1912 à Caudebec-lès-Elbeuf (Seine-Inférieure) ; Domicile : Elbeuf Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 6-7-1942 à  ;  ; Décédé

René Lemonnier naît dans une famille très modeste de Caudebec-lès-Elbeuf : le père, Gaston, est journalier chez un fermier, un certain Quitard, et la mère, Marie, élève leurs sept enfants. René est le troisième de la fratrie. À l’âge de 14 ans, René Lemonnier travaille comme la plupart des membres de sa famille dans l’industrie textile. Il est « rattacheur » à la filature Clarenson.

En 1939, il est mobilisé et participe ainsi à la Campagne de France. Comme tant d’autres, il est fait prisonnier pendant les combats de 1940mais il réussit néanmoins à s’évader.

Au moment des faits, il vit toujours à Elbeuf au 5 rue des Échelettes, mais il a quitté l’usine pour un travail de terrassier à Conches-en-Ouche, dans l’Eure. Il vit maritalement avec Marie Lepaire, veuve Enault, et le couple a un enfant, René, né le 22 septembre 1937 à Elbeuf.

Il n’a pas encore 30 ans lorsqu’il est arrêté comme otage par des gendarmes allemands et un policier français à Elbeuf, le 21 janvier 1942. Les archives ne livrent rien sur les raisons pour lesquelles il a été raflé car son appartenance au Parti communiste ou à un syndicat n’est pas attesté.

Avec dix autres otages parmi lesquels Marcel Carville , Albert Récher , Fernand Deperrois , il est pris en représailles d’un attentat commis la veille sur une sentinelle allemande à Elbeuf.

Il est conduit à la prison du palais de Justice de Rouen où il reste interné pendant une quinzaine de jours, puis il est transféré avec ses camarades d’infortune au camp de rassemblement de Compiègne-Royallieu, secteur allemand, le Frontstalag 122, où il arrive en février 1942. Il reçoit le matricule 3617.

René Lemonnier est déporté dans le convoi du 6 juillet 1942 dit « des 45000 » du numéro matricule qui est assigné aux déportés ; il se dirige vers le KL Auschwitz. Composé de quelque 1175 hommes, principalement des communistes et des syndicalistes, ainsi qu’une cinquantaine de juifs. Il envoie une dernière lettre à sa mère du train partant en Allemagne.

Faute d’archive le concernant à Auschwitz ou de témoignage de rescapé, on suppose qu’il est mort pendant le transport car son numéro matricule n’est pas connu.

Du point de vue administratif, René Lemonnier est déclaré décédé à Auschwitz le 11 juillet 1942, cinq jours après son départ en déportation.

Son nom figure sur une plaque commémorative en hommage aux « victimes de la Guerre 1939-1945, résistants et fusillés, déportés patriotes et raciaux, déportés du travail », situé dans le hall de l’hôtel de ville d’Elbeuf.

Sources : SHD-Caen : 21P475 932, AD76 : 6M611, Caudebec-lès-Elbeuf, recensement 1921 ; deportes-politiques-auschwitz.fr, bddm .org

Catherine Voranger