LERAY Victor, Emile, Georges, Louis

LERAY Victor, Emile, Georges, Louis // Naissance : 21-8-1902 à Villamée (Ille-et-Vilaine) ; Domicile : Saint-Pair-sur-Mer Manche () ; Repression : Déporté le 24-1-1943 à  ;  ; Rescapé NA NA

Victor Leray naît au hameau du Gué Husson à Villamée. Sa mère, Françoise Aussaut, est employée comme garde-barrière à la Compagnie des Chemins de fer de l’Ouest, et son père Ange est tailleur de pierre. Lui-même exerce le métier d’ouvrier granitier à Flers où il réside avec sa femme Denise et leurs deux enfants. Avant-guerre, Victor Leray est engagé en politique, ainsi que dans le syndicalisme. Entre 1936 et 1939, il occupe la fonction de secrétaire de l’Union locale de la CGT. Militant communiste, il se présente également aux élections municipales de mai 1935 à Flers, puis aux élections cantonales en octobre 1937.

Entré en résistance dès les premières semaines de l’Occupation, Victor Leray rejoint les rangs du Front national dès sa création. Il organise la diffusion de tracts et de la presse clandestine, le sabotage et le freinage de la production au service des Allemands, la récupération et le stockage d’armes, l’hébergement de camarades recherchés dans d’autres régions. Suite à une série d’arrestations et une perquisition, Victor Leray quitte Flers pour trouver refuge dans la Manche à Saint-Pair-sur-Mer où il s’établit rue du Croissant avec sa famille. Il prend dès lors contact avec le Front national de Saint-Michel-de-Monjoie et contribue à organiser le groupe de Granville. Le 31 octobre 1942, Victor Leray est appréhendé par la Gestapo à Folligny. Son arrestation s’inscrit dans une vaste opération de police lancée contre le Front national dans la Manche à la suite de l’arrestation de Gustave Jurczyszyn  au début de juillet 1942 à Cherbourg.

Victor Leray est interné en décembre 1942 au camp de rassemblement de Royallieu à Compiègne (mle 7 026). Le 24 janvier 1943, il est déporté dans un convoi de de plus de 1 500 hommes constitué par les nazis dans le cadre de l’opération Meerschaum. Décidée à la fin de l’année 1942, elle doit répondre aux besoins croissants en main-d’œuvre du IIIe Reich, engagé dans la « guerre totale », faisant des camps de concentration un réservoir de « travailleurs » serviles au service des industries d’armement. Victor Leray est enregistré au KL Sachsenhausen (mle 58 319) le lendemain. Evacué du camp le 21 avril 1945, il est libéré sur la route le 4 mai après une « marche de la mort » de deux semaines. Il est rapatrié le 21 mai suivant via le centre d’accueil d’Arras.

Victor Leray décède le 8 septembre 1973 à Draguignan (Var), à l’âge de 71 ans.

Sources : Arolsen ; SHD-Caen : Sa 10/8, 21P562224 ; fichier M. Boivin ; EC (Villamée) ; maitron.fr ; deces.matchid.io

Émilie Rimbot