BEINENSON Haya

BEINENSON Haya // Naissance : 1-1-1884 à Borissov (Russie) ; Domicile : Rouen Seine-Inférieure () ; Repression : Déportée le 23-6-1943 à  ;  ; Assassinée

Originaire de la région de Minsk (actuelle Biélorussie), Haya Beinenson, Juive, fuit l’Empire tsariste au début du XXe siècle, peut-être pour échapper aux pogroms. Elle vit d’abord dans le Marais à Paris, où elle épouse en 1911 Faivitch Berger, cordonnier. En 1915, les époux s’établissent à Rouen avec leurs deux premiers fils, Léon  et Abraham âgés de quatre et un an. En Normandie, Haya Berger met deux autres enfants au monde, Maurice en 1916 et Sarah en 1919. Les quatre enfants du couple étant devenus Français par option en 1926, Haya obtient la nationalité française par décret du 27 janvier 1927, en même temps que son mari. Ce dernier décède en 1935.

Sur les listes du recensement des Juifs rouennais d’octobre 1940, Haya Berger, veuve, est enregistrée comme commerçante (une autre source précise brocanteuse). Elle réside 13 rue Ambroise Fleury. Après l’arrestation de ses fils Maurice et Léon en 1942, elle est elle-même victime de la grande rafle de Seine-Inférieure de janvier 1943, planifiée par la Gestapo de Paris et la Sipo-SD régionale pour « liquider le département de ses Juifs ». Arrêtée à son domicile par des policiers français dans la nuit du 15 au 16 janvier, elle doit remettre ses clés et son argent au commissariat avant d’être conduite au centre de rassemblement rouennais de la rue Poisson. Quelques heures plus tard, on lui fait prendre, avec les autres personnes arrêtées, le train de 5 h 45 pour Paris en vue de son internement à Drancy. Elle y retrouve son fils Maurice.

Le 9 mars suivant, elle est transférée au camp de Beaune-la-Rolande (Loiret). On ne connaît pas la date de sa réintégration à Drancy, mais c’est de là qu’elle est déportée dans le convoi no 55 du 23 juin 1943 à Auschwitz, où elle est probablement gazée à son arrivée. Son fils Maurice, envoyé sur les chantiers du Mur de l’Atlantique comme « conjoint d’aryenne », n’est finalement pas déporté et s’évade à Cherbourg. Léon, en revanche, est lui aussi assassiné à Auschwitz.

Le nom d’Haya Berger est inscrit sur le Mur des Noms du Mémorial de la Shoah à Paris.

Sources : Mémorial de la Shoah : F/9/5680 ; SHD-Caen : 21P 424 127 ; AD76 : 3352W2, 54W5320, 4M996 ; EC (Paris, Rouen).

Corinne Bouillot