LEVRETTE Gaston, Joseph

LEVRETTE Gaston, Joseph // Naissance : 20-10-1908 à Coulonges (Eure) ; Domicile : Colombes Seine () ; Repression : Exécuté le 16-8-1944 à Les Ventes (Eure) ; Décédé

Né au hameau du Buisson à Coulonges d’un père, Joseph Levrette, bûcheron et de Julie Leroy, journalière, Gaston Levrette quitte la région à une date inconnue. Il épouse à Paris en 1931 Clémence Janot qui, un an plus tard, lui donne un fils, Marcel. Ils résident rue de Nanterre à Colombes, près de Paris. Les archives ne livrent rien sur les raisons de son retour, pendant l’Occupation, dans sa région natale. Quoiqu’il en soit, en 1944, il s’est engagé dans la Résistance au sein du réseau Libération Vengeance, et répond désormais au nom de « Simon ». En juin 1944, il est le chef d’un corps franc de six hommes basé dans le secteur de la forêt d’Évreux sous le commandement d’André Stouls, chef de l’état-major départemental des FFI. Et un mois plus tard, ses capacités lui valent d’être à la tête d’une trentaine, sur le même secteur. Il est vrai que depuis le Débarquement, Gaston Levrette s’est pleinement engagé dans le combat contre l’armée allemande : transports et caches d’armes, sabotages, abattages d’arbres, attaques de convois allemands, captures de prisonniers… C’est lors d’une de ses missions qu’il est arrêté par un barrage allemand.

Le 14 août, Gaston Levrette s’est battu toute la nuit avec ses hommes. Sur la route de Damville-Garel au lieu-dit Le Plessis-Grohan, l’attaque d’un convoi se solde par la capture de plusieurs prisonniers et d’un camion de la division SS A dolf Hitler, rempli d’essences et de pneus. Lors du repli dans les bois destiné à reprendre contact avec des éléments de son groupe, Gaston Levrette est fait prisonnier. Les SS trouvent sur lui un pistolet et un brassard de FFI. Il est emmené au PC de Stouls, dans la ferme d’Alberte Lannesval , déserté par les résistants mais où seule la fermière est restée. Gaston Levrette est attaché à un arbre et subit d’effroyables tortures durant deux jours. Roué de coups, sans eau ni nourriture, les ongles arrachés… L’homme ne livre rien de ses secrets. Le 16 août, ses bourreaux l’enterrent vivant jusqu’à la poitrine et l’abandonnent. Il est retrouvé le jour même, mais il est trop tard. Quant à Alberte Lannesval, elle est pendue et criblée d’une rafale de mitraillettes après avoir subi d’effroyables tortures durant trois jours.

En 1945, le comité de libération de l’Eure fait poser une stèle au lieu-dit Le Haut-Bois, sur la commune des Ventes à sa mémoire : « Gaston Levrette dit « Simon » torturé et exécuté le 16 août 1944 ». Une autre plaque commémorative est située à l’emplacement de la maison d’Alberte Lannesval. Son nom figure aussi sur le monument aux morts de la commune des Ventes.

Sources : SHD-Caen : 27P246, 21P563541 ; SHD-Vincennes : GR16P370143 ; AD27 : 88W44, 88W50 ; EC (Coulonges) ; J. Papp, Mémoires de la Seconde Guerre mondiale dans l’Eure, p. 212-213, Héros et martyrs, p. 31-32

Françoise Passera