RIPAULT Gabrielle, Louise, Anaïse

RIPAULT Gabrielle, Louise, Anaïse // Naissance : 21-11-1905 à Parfondeval (Orne) ; Domicile : La Poterie-au-Perche Orne () ; Repression : Déportée le 18-4-1944 à  ;  ; Rescapé Holleischen Tchécoslovaquiee

Gabrielle Ripault, épouse Lochon, a grandi à Mortagne-au-Perche (Orne) dans une famille de petits artisans. Elle entre en 1921 à l’École Normale d’Alençon pour devenir institutrice. En avril 1925, elle épouse Maurice Lochon , clerc d’avoué et ancien combattant de la Grande Guerre ; en 1926, Maurice s’engage dans la Légion. En 1927, elle s’installe à La Poterie-au-Perche pour y prendre en charge la classe unique de l’école communale. Sa fille, Gabrielle, est née en septembre 1926, suivie par Roger en 1934.

Grande lectrice de la presse, Gabrielle est attentive à l’actualité ; pendant la guerre, sa fonction de secrétaire de mairie la tient informée des conséquences de l’Occupation. Maurice est démobilisé en juillet 1940 et Gabrielle raconte que, dès l’automne 1942, le couple organise un réseau qui récolte des renseignements sur les troupes ennemies. Il rejoint ainsi le réseau Turma-Vengeance en septembre 1943, en liaison avec le capitaine Thiriault de Verneuil-sur-Avre (Eure). Les Lochon poursuivent la collecte d’informations, fournissent des faux papiers aux réfractaires du STO et portent secours aux aviateurs alliés abattus.

Après une dénonciation, ils sont arrêtés le 25 octobre 1943 par la Sipo-SD, en même temps que le docteur Pierre Heuzé , Albert Leroy, Simon Auvray  et M. Vanlerberghe, maire de la Poterie. Après un passage par la gendarmerie de Saint-Maurice-lès-Charencey (Orne), Gabrielle est transférée le 27 à la caserne Valazé à Alençon, puis à la caserne Bonet le 13 novembre et à la prison du château des Ducs le 21 mars de l’année suivante. Le 12 avril, elle est conduite au camp de Romainville (mle 4 954), où sont détenues la plupart des femmes destinées à la déportation. Gabrielle Ripault est déportée le 18 au camp de concentration de Ravensbrück où elle arrive le 22 et devient le matricule 35 241. Elle est transférée le 6 juin dans le camp satellite de Holleischen (actuelle Tchéquie), non loin de Pilsen, (mle 50 729). Elle est employée à l’usine d’armement et à des travaux de terrassement.

Le 3 mai, le camp est libéré par des partisans, puis elle est prise en charge deux jours plus tard par les troupes américaines. Gabrielle rentre en France le 22 mai 1945 après son transit par le centre d’accueil frontalier de Longuyon (Meurthe-et-Moselle) ; elle y apprend la mort de son mari Maurice à Dora. Elle reprend son poste à l’école de la Poterie en septembre 1945.

Elle décède à Mortagne-au-Perche le 20 janvier 1997.

Sources : SHD-Caen : 21P565386 ; Elisabeth Cailly, Le passé retrouvé de Gabrielle Lochon, 2004 ; deces.matchid.io

Erwan Cheminel