LOISELET Elisée, Achille, Nicolas

LOISELET Elisée, Achille, Nicolas // Naissance : 2-9-1889 à Pommier (Pas-de-Calais) ; Domicile : Condé-sur-Noireau Calvados () ; Repression : Déporté le 22-3-1944 à  ; 26-1-1945 à Gusen (Autriche) ; Décédé

Ancien combattant de la Grande Guerre, blessé deux fois, démobilisé après avoir passé six mois en occupation en Rhénanie, Elisée Loiselet est issu d’une famille patriote. Son père a joué un rôle dans la mobilisation des « Taxis de la Marne ». Un oncle, du côté maternel, est mort à Verdun, le 6 août 1916. Après son mariage, en avril 1919, avec une aide-infirmière qui l’a soigné lors de son premier séjour à l’hôpital de Quimper, il achète une librairie à Condé-sur-Noireau. La famille grandit rapidement avec la naissance de cinq enfants, entre 1920 et 1932. Les affaires sont prospères. Le libraire livre en fournitures de bureau les écoles et les mairies du canton. En septembre 1939, il veut s’engager, mais il essuie un refus à cause de son âge et de ses enfants. Membre de l’amicale des anciens combattants du canton de Condé-sur-Noireau, Elisée Loiselet entre en résistance avec le docteur Maurice Lemière  qui préside l’association. Ensemble, ils recrutent dans le milieu des anciens combattants, parmi les clients du premier et les patients du second, des agents de renseignement. En juillet 1942, le groupe est affilié à l’Organisation civile et militaire (OCM), via le réseau Centurie. Parallèlement, Elisée Loiselet est intégré au « Bureau des opérations aériennes » (BOA) que dirige le Caennais Emmanuel Robineau . Une partie des armes parachutées, le 8 septembre 1943, à Acqueville (Calvados), acheminées par Robert Castel dans la voiture de livraison du journal Ouest-Eclair, est entreposée au-dessus de la librairie à Condé. Dans le même temps, le libraire cache, dans une réserve, des aviateurs alliés en fuite, parmi lesquels deux Américains dont le bombardier a dû se poser le 4 octobre à Cahagnes (Calvados). L’arrestation catastrophique du chef du BOA, le 15 décembre 1943, fait tomber de nombreux résistants. Le 18 décembre, Elisée Loiselet est arrêté, place Dumont d’Urville, par la Gestapo de Caen. Torturé, il est maintenu à la Maison d’arrêt de Caen, jusqu’au 16 février 1944, puis transféré au camp de Compiègne-Royallieu dans l’Oise (mle 27 293). Déporté par le convoi parti le 22 mars à destination du Konzentrationslager Mauthausen (mle 60 184), le chef de la résistance condéenne est dirigé, le 9 mai, sur le Kommando Gusen I, où il décède le 26 janvier 1945.

Son nom figure sur le monument aux morts de Condé-sur-Noireau ainsi que sur le monument commémoratif de Montchamp (Calvados).

Sources : SHD-Caen : AC 21 P 479 559 ; Quellien J. (dir.), Livre mémorial des victimes du nazisme dans le Calvados, 2004, p. 163 ; memorialgenweb.org

Gérard Fournier