BERNHAUT dit SCHNITZER Jacques

BERNHAUT dit SCHNITZER Jacques // Naissance : 25-7-1908 à Kolomyja (Empire austro-hongrois (Pologne)) ; Domicile : Rouen Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 18-7-1943 à  ;  ; Assassiné

Jacques (à l’origine Jakob) Bernhaut dit Schnitzer est né en Galicie, rattachée à l’Autriche-Hongrie à l’époque du partage de la Pologne entre les empires. Il arrive en France en 1928, fait des études supérieures de chimie à Rouen et devient ingénieur. Il est naturalisé Français par décret du 11 octobre 1933. En 1936, il épouse Odette Bourgeais, dont il n’a pas d’enfant. Il travaille pour la Société normande des corps gras à l’usine de Yainville (Seine-Inférieure). En 1939-1940, les autorités militaires françaises l’affectent à son entreprise.

Mais il est Juif et dès octobre 1940, il doit se faire recenser comme tel à son adresse du 15 rue des Sapins, où il vit chez sa belle-mère avec son épouse. En mai 1942, il est victime de la rafle de 77 hommes juifs de 18 à 55 ans qui frappe Rouen et sa région. Cette rafle a été préparée de longue date par la section antijuive de la Gestapo de Paris en liaison avec la Sipo-SD régionale, et le nom de Jacques Bernhaut apparaît sur des listes de Rouennais à arrêter dressées dès le mois de janvier. Le 6 mai à l’heure du couvre-feu, le gardien de la paix chargé de l’appréhender constate toutefois son absence à son domicile et sa famille indique qu’il est encore sur son lieu de travail. Il ne figure pas sur les listes de Juifs arrêtés dans la nuit du 6 au 7 par des policiers français : soit ils reviennent le chercher plus tard, soit les Allemands procèdent à son arrestation. Incarcéré à la prison Bonne-Nouvelle, secteur allemand, il est transféré le 12 mai suivant à Drancy. Il passe de longs mois dans ce camp et dans celui de Beaune-la-Rolande, probablement parce qu’il est conjoint d’« aryenne ». Mais ce statut ne le protège pas de la déportation à Auschwitz par le convoi no 57 qui part le 18 juillet 1943 de Drancy, où il a été ramené le 13. Selon le témoignage de Georges Erdelyi , un des rares rescapés de l’agglomération rouennaise, Jacques Bernhaut est ensuite transféré à Varsovie et astreint avec d’autres déportés au déblaiement des ruines. Il y meurt du typhus fin février 1944.

Sa mémoire est honorée par une inscription sur le Mur des Noms du Mémorial de la Shoah à Paris.

Sources : AN : BB/34/484 ; SHD-Caen : 21P 424 640 ; CDJC : LXV-5, LXV-6, Mur des Noms ; AD76 : 3352W2, 51W170 ; EC (Rouen) ; jri-poland.org

Corinne Bouillot