MARTIN Robert, Marcel, Anthime

MARTIN Robert, Marcel, Anthime // Naissance : 26-5-1907 à Prépotin (Orne) ; Domicile : Prepotin Orne () ; Repression : Déporté le 17-8-1944 à  ;  ; Rescapé NA NA

Robert Martin est né dans une famille très modeste de travailleurs agricoles. Il épouse Albertine Blot en février 1932 à Marolles-les-Brault (Sarthe) puis le couple s’installe à Prépotin, le village natal de Robert, dans la ferme du Vert Buisson. Promu maréchal des logis pendant ses classes (de 1927 à 1929), Robert Martin est rappelé aux armées en septembre 1939 puis démobilisé à Domme (Dordogne) en août 1940.

À partir de mars 1943, contacté par Lucien Marchand, exploitant forestier à Randonnai, il entre en résistance et rejoint le BOA tout juste constitué. Il assiste ainsi à la tentative de parachutage de matériel sur le terrain « Aurore » au lieu-dit les Rouges Terres à Saint-Léonard-des-Parcs (Orne) pendant la nuit du 10 au 11 juin 1943. Dans la nuit du 21 au 22 juin, il est présent également sur le terrain « Orage » à Macé (Orne) pour réceptionner cinq containers, en compagnie de Romain Darchy , Ernest Levoyer et Roger Gros. Un important dépôt d’armes est installé dans sa ferme au Vert Buisson, qui alimente les groupes de résistants ornais de Longy-au-Perche, Saint-Victor-de-Réno et Moulicent. En avril 1944, il recueille un aviateur allié abattu, le sergent Douglas Shepherd, et le confie à Sainte-Gauburge (Orne) à un réseau qui prend en charge son retour en Angleterre.

Le 7 juin 1944, il est arrêté tout comme le jeune réfractaire au STO qu’il abritait à son domicile. Robert Martin est d’abord emprisonné à Alençon, puis transféré au camp d’internement de Compiègne (mle 46 308) le 29 juillet et déporté au camp de concentration de Buchenwald le 17 août 1944 où il arrive le 21, enregistré sous le matricule 78 517. Le 13 septembre, il est affecté au Kommando de Neu Stassfurt, tout juste créé pour installer une usine d’armement dans une ancienne mine de fer. En avril 1945, alors que les Alliés se rapprochent, les nazis contraignent les détenus à une marche forcée de 400 km vers les Sudètes. Robert Martin survit à cette épreuve épouvantable qui entraîne la mort de 133 personnes au moins sur les 6 à 700 déportés concernés. Cependant, il est très affaibli lorsqu’il est enfin libéré le 5 mai près d’Anaberg. Le 27 mai, il est rapatrié en France.

Affaibli par la déportation, sa santé restera fragile ; après son décès en 1968, il est reconnu « mort pour la France ».

Sources : Archives Arolsen ; SHD Caen : 21P592732 ; AD61 : 3E2/338/20, R1346/843 ; AERI, La Résistance dans l’Orne, cédérom, 2005.

Erwan Cheminel