FORTIN Iberthé, Suzanne

FORTIN Iberthé, Suzanne // Naissance : 26-5-1893 à Villers-Bretonneux (Somme) ; Domicile : Saint-Pierre-du-Regard Orne () ; Repression : Déportée le 3-8-1944 à  ;  ; Rescapé NA NAe

Iberthé Fortin, épouse de Louis Bertoux, est née dans une famille modeste de Villers-Bretonneux. Son père Ernest Fortin et sa Marie Hochart sont tous deux ouvriers bonnetiers. En 1942, elle tient avec son fils, Jacques, la bonneterie de Saint-Pierre-du-Regard, près de Condé-sur-Noireau dans l’Orne. En mars 1942, elle intègre l’Armée des Volontaires, groupe de résistance dont son fils prend la responsabilité. Rattaché à l’ORA en mars 1944, le groupe réceptionne, dans la nuit du 5 au 6 avril 1944, un parachutage d’armes constitué de 24 containers et de plusieurs paquets dont l’un d’eux renferme une somme de 8 millions de francs destinée à la centrale de l’ORA à Paris. Iberthé Bertoux participe au transport des armes, des explosifs et de 20 postes de TSF, vers une dizaine de dépôts répartis dans l’arrondissement de Vire, dont l’un est caché dans la chocolaterie Dedeystère à Condé-sur-Noireau. Mais les arrestations du commandant Régis des Plas  et d’Albert Pétron , à Flers, le 22 mai 1944, conduisent à la bonneterie de Saint-Pierre-du-Regard. Le 30 mai 1944, Iberthé est arrêtée et conduite à la prison d’Alençon. Transférée au fort de Romainville le 22 juillet (mle 6 488), elle est déportée vers le camp de Saarbrücken Neue Bremm le 3 août 1944. Le 12 août, Iberthé Bertoux part avec plusieurs centaines d’autres détenues pour le KL de Ravensbrück. Elle y reçoit le matricule 51 392. Le 5 avril 1945, la résistante ornaise fait partie des 300 premières prisonnières libérées par la Croix-Rouge.

Iberthé Bertoux décède le 30 mai 1972 à Saint-Pierre-du-Regard. On peut aujourd’hui y trouver une rue à son nom.

Sources : Archives Arolsen ; SHD-Caen : 21P659675 ; leonore.archives-nationales.culture.gouv.fr

Pierre-Emmanuel Dufayel