
MIQUEL Denise
Née le 18 mars 1921 à Louviers (Eure) ; domiciliée à Louviers ; déportée le 15 août 1944 à Ravensbrück ; rescapée
MIQUEL Denise // Naissance : 18-3-1921 à Louviers (Eure) ; Domicile : Louviers Eure () ; Repression : Déportée le 15-8-1944 à ; ; Rescapé NA NAe
Denise est la fille de Charles Miquel, un industriel de Louviers, fabricant de draps, et de Simone Desmazières, fille d’un brasseur originaire du Pas-de-Calais. Mariés à Verquin le 30 novembre 1917, le couple a deux enfants, Denise l’aîné et son frère, Claude, né en 1923. La famille réside dans une superbe propriété, Les Aigles, située au 12 route d’Évreux.
C’est par le biais de son père que Denise Miquel entre en résistance. Co-gérante et
associée de l’usine avec son cousin Étienne Lafond
, la jeune femme rejoint en septembre 1943, la section « Ferme » du réseau Alliance
fondée par son père dont l’entreprise est le centre névralgique.
Elle est désormais « Mangouste » dans la clandestinité, un nom d’animal comme la plupart des membres du réseau, surnommé L’Arche de Noé par les Allemands. Elle exerce la fonction de secrétaire au chiffre et sert de lien entre Paris et la Normandie. Dénoncée par un agent double, elle est arrêtée le 8 juillet 1944 par la Gestapo au domicile de l’industriel Jacques Jeuffrain, rue du faubourg de Rouen où s’étaient réfugiées les familles Miquel et Lafond. Elle est interrogée à Évreux pendant quatre jours puis à Rouen à la prison Bonne Nouvelle, où elle reste jusqu’au 22 juillet.
Transférée à Fresnes, elle part de la gare de Pantin le 15 août pour l’Allemagne où elle arrive au camp de concentration de Ravensbrück six jours plus tard (mle 57 609). Elle quitte le camp le 6 septembre, au bout de 15 jours, pour un Kommando du KL Buchenwald situé à Torgau dans une usine de récupération de douilles d’obus. Le 3 octobre, elle est envoyée à Abteroda (au nord-ouest d’Eisenach) dans une usine de pièces de moteurs d’avions. Renvoyée de l’usine pour mauvais travail et expédiée dans un camp disciplinaire le 8 février 1945 à Markkleeberg près de Leipzig, elle y reste deux mois, travaillant dans une usine de leviers d’ailes d’avions.
Devant l’approche des Alliés, le camp est évacué le 13 avril. Elle profite de la nuit pour s’évader autour du 16-17 avril et se cache jusqu’à la capitulation allemande. Elle est libérée au début mai 1945 à Staditz. Elle est finalement acheminée sur Paris, via le centre de rapatriement de Thionville, et accueillie au Lutetia où elle retrouve ses parents qui la ramènent à Louviers le 26 mai.
Elle décède à Deauville le 5 août 2015 sous son nom d’épouse, Denise Netter.
Sources : SHD-Caen : 21P604602 ; AD76 : 4979W1 ; É. Lafond, « Le réseau Alliance à Louviers (1942-1944) », Connaissance de l’Eure, n°93, juil. 1994, p. 8-13. J. Papp, La Résistance dans l’Eure, 1940-1944, p. 34 ; Héros et Martyrs de la France au combat, 1939-1944, l’Eure, p. 56-57 ; La Dépêche, 2 juin 1945
Bernard Bodinier
Mots-clés :
- 18-3-1921
- Louviers, Eure
- Louviers, Eure
- 8-7-1944
- Louviers, Eure
- Evreux, Eure
- Rouen, Bonne-Nouvelle, Seine-inférieure
- Fresnes, Seine
- Ravensbrück (57609)
- Torgau
- Abteroda
- Markkleeberg
- NA-5-1945




