
LAFOND Étienne, André, Marie, Yves
Né le 16 janvier 1920 à Rouen (Seine-Inférieure) ; domicilié à Louviers (Eure) ; déporté le 15 août 1944 à Buchenwald ; rescapé.
LAFOND Étienne, André, Marie, Yves // Naissance : 16-1-1920 à Rouen (Seine-Inférieure) ; Domicile : Louviers Eure () ; Repression : Déporté le 15-8-1944 à ; ; Rescapé Sachsenhausen Allemagne
Étienne Lafond habite Louviers dans une famille d’industriels. Il est en effet marié, à Jeanne Masurel, fille d’industriels textiles du Nord et sa mère, Alice Miquel, est la sœur de l’industriel lovérien Charles Miquel. Quant à son père, Jean Marie Lafond, ancien combattant de la Grande guerre, il est journaliste au Journal de Rouen.
Mobilisé le 9 juin 1940 alors que les Allemands entrent dans Rouen, il est fait prisonnier
à Poitiers et envoyé en stalag en Allemagne. Libéré en 1942, il rejoint l’Eure et
sa ville natale où il devient co-gérant et associé dans l’usine familiale avec son
oncle et sa cousine Denise Miquel
. C’est à leur instar, qu’il entre en résistance dans le réseau Alliance, en lien
avec l’Intelligence Service britannique au début de l’année 1943. Il s’y révèle particulièrement actif. Sous
les pseudonymes de « Miquelo » ou « Ara », il participe à des parachutages, au transport
et au stockage d’armes, à des opérations de renseignement, des liaisons radio et au
sauvetage d’agents alliés.
Après l’arrestation de sa cousine le 8 juillet, Étienne Lafond, pour protéger sa famille,
se laisse arrêter à son bureau par la Gestapo le 12 juillet 1944 avec un employé René
Lardeux
, et quelques jours plus tard Émile Rouley
.
Il est interné à la prison d’Évreux jusqu’au 2 août 1944, puis à la prison de Fresnes du 2 au 15 août 1944. Le résistant est déporté le 15 août 1944 avec ses compagnons de résistance, de la gare de Pantin, dans un convoi de 1 654 hommes et 550 femmes, vers le camp de concentration de Buchenwald (mle 76 820) où il arrive le 20 août. Le 2 septembre 1944, il est transféré dans « l’enfer de Dora ». Le 5 septembre 1944, il rejoint le Kommando Ellrich. Début 1945, il se rend chaque jour en train à Woffleben, petit Kommando, situé à 10 km au nord-ouest de Nordhausen. Atteint de pleuro-pneumonie, il séjourne pendant deux mois, jusqu’à Noël, à l’hôpital. Rentré à Ellrich, il reprend le travail au Kommando. Le 5 avril 1945, il est évacué vers Sachsenhausen et arrive au Kommando Heinkel d’Oranienburg où il est laissé avec les mourants. Souffrant d’une grave double phlébite et pesant 32 kg, il est probablement envoyé au Revier du grand Camp d’où il est libéré le 22 avril 1945 par un détachement de l’armée soviétique. Très affaibli, il reste au Revier pour être soigné et, un mois plus tard, le 24 juin 1945, il est rapatrié par un avion Dakota de l’aérodrome de Tempelhof à Berlin. Après l’interrogatoire à l’hôtel Lutetia à Paris, il est envoyé en convalescence en Haute-Savoie pour soigner un état de santé des plus précaires.
À partir de ses souvenirs rédigés à Oranienburg, il livre en 1947 le témoignage de son expérience concentrationnaire : Buchenwald, Dora, Ellrich, Oranienburg : Survie. Il se révèle par ailleurs un fervent militant au sein de l’Amicale Dora-Ellrich dont il a été secrétaire.
Il décède le 9 juin 2016 à Boulogne-Billancourt (Hauts-de Seine).
Sources : SHD-Caen : 21P583788 ; BU7/2-3/1 ; SHD Vincennes : 16P329464 ; Le Déporté pour la Liberté, n° 571 ; Le livre des 9000 déportés de France à Mittelbau-Dora, p. 1243 ; E. Lafond, Buchenwald, Dora, Ellrich, Oranienburg : Survie, 1947, « Le réseau Alliance à Louviers (1942-1944) », Connaissance de l’Eure, n° 93, juillet 1994, p. 8-13 ; ego.1939-1945
Claudine Morvan, Francine Morvan
Mots-clés :
- 16-1-1920
- Rouen, Seine-Inférieure
- Louviers, Eure
- 12-7-1944
- Louviers, Eure
- Evreux, Eure
- Fresnes, Seine
- Buchenwald (76820)
- Dora (76820)
- Ellrich
- Sachsenhausen
- 22-4-1945
- Sachsenhausen, Allemagne




