KAUFFMANN Suzanne, Henriette

KAUFFMANN Suzanne, Henriette // Naissance : 27-11-1889 à Dijon (Côte-d'Or) ; Domicile : Rouen Seine-Inférieure () ; Repression : Déportée le 13-2-1943 à  ;  ; Assassinée

Suzanne Kauffmann, de nationalité française, est née d’un père confiseur d’origine alsacienne et d’une mère rouennaise. Elle passe une partie de sa jeunesse à Amiens (Somme), où elle contracte en 1913 un premier mariage avec Jacob Trèves, représentant de commerce. Divorcée en 1919, elle se remarie en 1920 avec Rhamine Henry Missika, Tunisien naturalisé Français ultérieurement et directeur depuis 1917 d’un des premiers cinémas de Rouen, l’Éden de la rue Jeanne d’Arc. Elle l’a probablement connu par sa tante Marthe Bramy née Lévi , épouse d’un autre directeur de cinéma rouennais, et les deux familles semblent très liées. Suzanne Missika s’installe avec son mari à Rouen, 13 rue des Vergetiers, et donne naissance en 1921 à son unique enfant, Huguette . Après le décès d’Henry en mai 1940, Suzanne et sa fille, répertoriées comme « gérantes de commerce », assurent la direction de l’Éden.

Mais toutes deux sont Juives et doivent se faire recenser comme telles en octobre 1940, en application de l’ordonnance allemande du 27 septembre qui marque le début des persécutions antijuives en zone occupée. Dans la soirée du 15 janvier 1943, après le couvre-feu, Suzanne est arrêtée avec Huguette à son domicile de la rue des Vergetiers par des policiers français, dans la rafle générale des Juifs de Seine-Inférieure ordonnée par la Gestapo de Paris et la Sipo-SD régionale. Elle est conduite au commissariat central de police où elle doit notamment remettre les clés de son logement, puis au « centre d’accueil » de la rue Poisson où elle est internée quelques heures avant d’être transférée, par le premier train de Paris, au camp de Drancy. Le 13 février 1943, elle est déportée avec sa fille dans le convoi no 48 qui, depuis la gare du Bourget-Drancy, emmène un millier de Juifs français vers Auschwitz. Elle est assassinée dans le centre de mise à mort nazi.

La mémoire de Suzanne Missika est honorée par une inscription de son nom sur le monument des morts en déportation de la synagogue de Rouen et sur le Mur des Noms du Mémorial de la Shoah à Paris.

Sources : AD76 : 3352W2, BMR260-5, 6M615, 6M673, 6M725 ; EC (Dijon, Amiens, Rouen) ; gallica.bnf.fr ; ressources.memorialdelashoah.org ; stevemorse.org/france

Corinne Bouillot