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ABENI Kalo, Corinne

Photo : AD76, 22W Z12044

ABENI Kalo, Corinne

Née le 25 avril 1909 à Constantinople (Turquie) ; domiciliée à Sotteville-lès-Rouen (Seine-Inférieure) ; déportée le 11 février 1943 à Auschwitz ; assassinée.

ABENI Kalo, Corinne // Naissance : 25-4-1909 à Constantinople (Turquie) ; Domicile : Sotteville-lès-Rouen Seine-Inférieure () ; Repression : Déportée le 11-2-1943 à  ;  ; Assassinée

De nationalité turque, Kalo Abeni arrive en France le 1er octobre 1932, célibataire et sans profession, rejoint son oncle Aaron Mizrahi, commerçant en lingerie à Nevers (Nièvre). Quelques mois plus tard, elle rencontre Raphaël Lien interne, l’épouse en juillet 1933 ; en octobre 1933, le couple se fixe au 31 rue du Cours à Sotteville-lès-Rouen. Elle s’occupe de ses deux fils : Isaac né le 4 juillet 1934 à Rouen et José né le 16 septembre 1935 à Sotteville-lès-Rouen. Les enfants sont français, à la demande de leurs parents qui eux n’obtiennent pas la nationalité française les 17 et 19 janvier 1940. En septembre 1940 suite à sa demande écrite, Kalo est autorisée par le préfet à devenir marchande ambulante et aide son époux. Mais au printemps 1941, elle n’a plus le droit de faire du commerce, est sans travail. Après l’arrestation de son époux Raphaël en août 1941, elle survit difficilement avec ses deux fils. Le 7 octobre 1941, elle met au monde une petite fille, Evelyne, qui décède 5 mois plus tard.

Dans la nuit du 15 au 16 janvier 1943, vers une heure du matin, ses voisins Edouard et Joséphine Vain entendent du bruit dans la rue et voient des policiers français près de leur immeuble. Ils se précipitent chez Kalo, emportent ses fils endormis, les cachent dans leur lit et leur sauvent la vie. Ils les élèvent ensuite comme leurs propres enfants et en 2001 ils deviennent Justes parmi les Nations à la demande d’Isaac et de José.

Leur mère Kalo est arrêtée à son domicile, par la police française, parce que d’origine juive, sur ordre de la section antijuive de la Gestapo de Paris dont l’objectif est « de liquider le département de ses Juifs ». Son responsable l’officier SS Röthke tire profit de l’attentat du 2 janvier commis sur un officier de la Kommandantur 517 mortellement blessé. Il ordonne l’arrestation immédiate de tous les Juifs du département, avec l’accord de Berlin et l’aide de la Sipo-SD établie à Rouen. Interrogée, Kalo Mizrahi refuse de dire où se trouvent ses enfants ; elle est détenue quelques heures dans le centre d’internement de la rue Poisson, l’actuelle rue des Requis, aménagé dans les locaux du collège Fontenelle. Avant la fin du couvre-feu elle est transférée, par le train de Paris Saint-Lazare de cinq heures 45 puis un autobus parisien réquisitionné, dans le camp de Drancy où elle est internée sous le matricule 31921. Elle est déportée par le convoi n° 47 du 11 février 1943 dans le centre de mise à mort d’Auschwitz où elle est assassinée. Elle n’est pas oubliée et son histoire est racontée par ses fils ; à Rouen son nom est inscrit sur le mémorial de la synagogue, sur un Pavé de Mémoire posé devant son domicile et à Paris sur le Mur des noms au Mémorial de la Shoah.

Sources : SHD-Caen : 21517174 ; AD76 : 3352W2, 51W170, 22W Z12044, 2680W15 ; Bottois, F., De Rouen à Auschwitz les Juifs « du Grand Rouen » et la Shoah 9 juin 1940-3O août 1944, p. 219

Françoise Bottois

Mots-clés :

Déportée
  • 25-4-1909
  • Constantinople, Turquie
  • Sotteville-lès-Rouen, Seine-Inférieure
  • 15-1-1943
  • Sotteville-lès-Rouen, Seine-Inférieure
  1. Rouen, Seine-Inférieure
  2. Drancy, Seine
11-2-1943, K47
  1. Auschwitz
Assassinée
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