MIZRAHI Raphaël

MIZRAHI Raphaël // Naissance : 8-3-1908 à Constantinople (Turquie) ; Domicile : Sotteville-lès-Rouen Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 14-9-1942 à  ;  ; Assassiné

De nationalité turque, Raphaël Mizrahi arrive à Paris chez son frère David le 19 novembre 1928 et vit dans la capitale à différentes adresses. En 1933, il rejoint David, marchand ambulant en lingerie, déménagé à Nevers (Nièvre), où il rencontre et épouse Kalo Abeni  le 26 juillet. En août le couple s’installe à Rouen où naît Isaac le 4 juillet 1934, puis au 31 rue du Cours à Sotteville-lès-Rouen où José voit le jour le 16 septembre 1935. Ses deux fils sont français selon la volonté de leurs parents. Raphaël est marchand ambulant en lingerie, autorisé à faire du commerce dans les départements de la Seine-Inférieure, de l’Eure et de l’Oise. Onze jours après la déclaration de guerre à l’Allemagne, il fait une demande d’engagement militaire au bureau des étrangers de Rouen mais est reconnu inapte à cause de sa mauvaise vue. Cependant il est pris dans le service auxiliaire par la commission de révision de Rouen en février 1940. Un mois plus tôt il demande, ainsi que son épouse, la nationalité française mais ne l’obtient pas. Dès le début de l’occupation allemande, en juin 1940 il ne peut vendre que sur les marchés de son département puis l’ordonnance allemande du 26 avril 1941 lui interdit de faire du commerce. Le 23 août 1941, alors qu’il se rend à Paris afin de se procurer de la marchandise, il est arrêté près de la gare Saint-Lazare dans la grande rafle parisienne ordonnée par les autorités militaires d’occupation. 4232 Juifs surtout étrangers sont arrêtés à titre d’otages sur la voie publique et à domicile par la police française et la Feldgendarmerie, face à la progression de la résistance communiste. Raphaël est interné dans le camp de Drancy ouvert pour « héberger » les hommes arrêtés puis il est déporté par le convoi n° 32 du 14 septembre 1942 dans le centre de mise à mort d’Auschwitz où il est assassiné. Il ne connaîtra jamais sa petite fille, Evelyne, née et décédée pendant son internement à Drancy.

Nous ne l’oublions pas, ses fils Isaac et José ont raconté l’histoire de leur père. A Rouen, son nom figure sur le mémorial de la synagogue, sur un Pavé de Mémoire posé devant son dernier domicile à Sotteville-lès-Rouen et à Paris sur le Mur des noms au Mémorial de la Shoah.

Sources : SHD-Caen : 21P517181 ; AD76 : 3352W2, 22W Z12044 ; Bottois, F., De Rouen à Auschwitz, les Juifs du « Grand Rouen » et la Shoah, 9 juin 1940-30 août 1944, p.125-126

Françoise Bottois