OFENBERG Mindel

OFENBERG Mindel // Naissance : 24-5-1899 à Rzeszow (Empire austro-hongrois (Pologne)) ; Domicile : Rouen Seine-Inférieure () ; Repression : Déportée le 4-11-1942 à  ;  ; Assassinée

Mindel Ofenberg naît en Galicie polonaise intégrée à l’époque à l’Autriche-Hongrie et grandit auprès de ses parents qui y travaillent comme marchands de primeurs. De nationalité polonaise, elle arrive en France en 1927 avec un visa temporaire et réside à Rouen chez sa sœur Leja  et son beau-frère Efroïm Licht  qui y sont déjà établis. En mai 1928, elle épouse dans cette même ville Jacob Muller , réfugié russe. De cette union naissent en 1929 un petit garçon, Salomon qui décède à l’âge de deux ans, puis une fille, Sabine, en 1932. Dans les années 1930, Mindel Muller gère à son domicile du 29 rue Martainville une pension de famille pour étudiants juifs. Contrainte de se faire recenser comme Juive à Rouen en octobre 1940, elle est alors déclarée sans profession, mais sans doute aide-t-elle son mari dans son commerce ambulant. Le tampon « Juif » est apposé sur sa carte d’identité d’étrangère.

Après l’arrestation de Jacob en juin 1941, elle reste seule à Rouen avec Sabine. Mais en mai 1942, elle est expulsée de Seine-Inférieure sur ordre de la Kreiskommandantur vers un département « de l’intérieur » et s’installe à la fin du mois avec sa fille à Compiègne (Oise). Elle choisit probablement cette ville, où elle est domiciliée 20 rue d’Austerlitz, pour être proche de son mari interné au camp de Royallieu. La mère et la fillette sont contraintes de porter l’étoile jaune à partir de juin 1942. Arrêtée le 12 octobre 1942 par les autorités allemandes comme Juive étrangère, sans sa fille de nationalité française, Mindel Muller est internée le 15 au camp de transit de Drancy d’où son mari a déjà été déporté peu avant. Elle part dans le convoi no 40 du 4 novembre 1942 qui emmène un millier de Juifs vers Auschwitz, où elle est assassinée. Sabine est encore recensée comme Juive le 1er janvier 1944 mais probablement cachée, elle échappe à la rafle qui frappe Compiègne trois jours plus tard. Elle est la seule survivante de sa famille.

Le nom de Mindel Muller et celui de son mari sont gravés sur la stèle des morts en déportation de la synagogue de Rouen (« M. et Mme Muller »), et le Mur des Noms du Mémorial de la Shoah à Paris honore aussi sa mémoire.

Sources : SHD-Caen : 21P 519 212 ; AD76 : 3352W2, 22W/Z12057, 22W/Z12058 ; AD60 : 121W12/2, 121W13/1, 121W14/1 ; EC (Rouen) ; ressources.memorialdelashoah.org , stevemorse.org/France, jri-poland.org

Corinne Bouillot