NISKI Jankiel,

NISKI Jankiel, // Naissance : 27-10-1910 à Parczew (Empire russe (Pologne)) ; Domicile : Le Havre Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 25-6-1942 à  ;  ; Rescapé Ebensee Allemagne

Jankiel Niski, prénommé parfois Lejb ou Jacques, a grandi dans un shtetl de Pologne, où selon un témoignage, il aurait été communiste, comme de nombreux jeunes Juifs de la région. De nationalité polonaise et marié depuis peu avec sa compatriote Sima née Berman , il entre en France en 1934 avec un visa de tourisme. Le jeune couple décide de se fixer au Havre où il a de la famille. Mais Jankiel est menacé à plusieurs reprises de refoulement, d’abord sur dénonciation, car il travaille comme tailleur sans avoir obtenu l’autorisation d’exercer une activité salariée ou de s’installer comme artisan. Il est domicilié 130 rue Jules Lecesne. Alors qu’il est sous le coup d’un nouvel arrêté d’expulsion notifié en juin 1939, la guerre modifie sa situation. Entre mars et août 1940, il est engagé volontaire dans l’armée française. Démobilisé, il demande à rester au Havre et bénéficie du droit d’asile car il est désormais considéré comme apatride. En outre, il a eu une fille, Monique née en décembre 1939.

Mais comme il est Juif, sa situation antérieure le rattrape très tôt pendant l’Occupation. Arrêté le 6 juin 1941 au Havre (par les Allemands ou les Français selon les sources), il est envoyé le 11 à Pithiviers (Loiret) (mle 1031). Un an plus tard, le 25 juin 1942, il est déporté depuis ce camp dans le convoi no 4 à destination d’Auschwitz.

Comme tous les autres hommes juifs qui composent ce convoi, il y est astreint au travail forcé (mle 42 379). Le 18 janvier 1945, il est évacué dans une « marche de la mort » sur Mauthausen, où il arrive le 25 (mle 119 128). Le 29 du même mois, il est envoyé dans le camp annexe de Melk, puis plus tard dans celui d’Ebensee.

Libéré le 6 mai 1945 par les troupes américaines, Jankiel Niski est rapatrié le 24 et pris en charge au centre d’accueil des déportés de Longuyon (Meurthe-et-Moselle). Il rentre en juillet au Havre mais son épouse, arrêtée en 1942 dans l’Oise, ne revient pas de sa déportation à Auschwitz. Il retrouve en revanche sa fille Monique qui, cachée, a survécu à la guerre. Il vit ensuite à Paris et décède le 14 juillet 1991 à Deauville (Calvados).

Sources : Arolsen Archives ; AN/CDJC : F/9/5766 ; SHD-Caen : 21P 605 396 ; AD76 : 22WZ12068 ; AP (Zlotagora) ; I. Jablonka, Histoire des grands-parents que je n’ai pas eus, 2023, p. 159 ; ressources.memorialdelashoah.org ; stevemorse.org/france ; gallica.bnf.fr ; deces.matchid.io.

Corinne Bouillot