BERMAN Sima, dite Simone

BERMAN Sima, dite Simone // Naissance : 26-9-1910 à Lomazy (Empire russe (Pologne)) ; Domicile : Le Havre Seine-Inférieure () ; Repression : Déportée le 4-11-1942 à  ;  ; Assassinée

En 1934, Sima Berman (ou Barman) quitte le village polonais de la région de Lublin où elle est née pour émigrer en France. Avec Jankiel Niski  qu’elle a épousé vers 1933, elle souhaite s’établir au Havre parce que sa tante Idès Yourowski née Berman  y est déjà installée avec son époux Juda . Ces derniers ont demandé à faire venir leurs neveu et nièce, mais comme cela leur a été refusé, les Niski arrivent dans la cité portuaire avec un visa de tourisme. Jankiel travaille alors clandestinement comme tailleur, tandis que Sima n’exerce pas d’activité professionnelle. Enceinte au moment où son mari est sur le point d’être expulsé, elle accouche en décembre 1939 d’une petite fille, Monique. La famille, qui habite 130 rue Jules Lecesne, parvient à rester car Jankiel contracte un engagement volontaire durant les hostilités.

Mais le répit est de courte durée car les Niski sont Juifs. Après l’arrestation de son mari, Sima est « évacuée » en octobre 1941 vers le département de l’Oise. Bien qu’elle n’ait pas fait de visa de départ, les autorités françaises savent qu’elle s’est installée dans le village de Cinqueux. Selon un témoignage, elle y a déjà vécu précédemment avec sa fille et son mari, après la démobilisation de ce dernier. Son nom figure sur les listes du recensement des Juifs de l’Oise de l’été 1942, ainsi que sur un état des personnes ayant retiré leurs étoiles jaunes en juin. Elle habite rue des Marais avec la petite Monique et travaille dans la ferme de la famille Spanhove. Elle y est arrêtée le 12 octobre 1942, probablement par la Feldgendarmerie. Transférée à Drancy le 15 en provenance de Compiègne, elle est déportée sans retour à Auschwitz par le convoi no 40 du 4 novembre suivant. Sa fille Monique a été arrêtée avec elle, mais le maire de Cinqueux est parvenu à la faire libérer. Cachée ensuite par les Spanhove, l’enfant échappe à la Shoah.

La mémoire de Sima Niski est honorée sur le monument havrais Résistance et Déportation (sous le prénom de Simonne) et sur le Mur des Noms du Mémorial de la Shoah à Paris (sous le prénom erroné de Sila).

Sources : AN/CDJC : F/9/5719 ; SHD-Caen : 21P 520 722 ; AD76 : 22WZ12068, 4M2587 ; AD60 : 76W149, 121W13/1, 121W14/1 ; EC (Le Havre) ; AP (Zlotagora, Spanhove et Bertrand) ; ressources.memorialdelashoah.org, stevemorse.org/france

Corinne Bouillot