POTTIER Jenny, Anne, Marie

POTTIER Jenny, Anne, Marie // Naissance : 2-9-1911 à Le Mesnil-Follemprise (Seine-Inférieure) ; Domicile : La Ferté-Macé Orne () ; Repression : Déportée le 3-8-1944 à  ;  ; Rescapé Below Allemagnee

Jenny Pottier est la fille d’Alphonse Pottier, garde des eaux et forêts et de Berthe Musier, ménagère. Jenny Pottier se marie à Rieux le 17 novembre 1931 avec Rémy Peyet, avec lequel elle a deux filles nées en 1935 et 1938. Ayant dans un premier temps fui devant l’avancée allemande jusqu’à Niort, elle rentre rapidement en Normandie. Elle devient débitante de boissons à La Ferté-Macé au 52 rue d’Hautvie. Elle vit seule, son mari alors officier semble avoir rejoint la zone libre dès 1940. Du 21 juin au 2 juillet 1940, elle cache un soldat évadé : Charles Maury, chef de bataillon au 149e Régiment d’Infanterie de Forteresse. Elle lui fournit aussi des vêtements civils et un vélo pour lui permettre de fuir vers l’Afrique du Nord. Elle continue d’aider des prisonniers de guerre évadés et des réfractaires au STO pendant toute la période.

Avec plusieurs habitants de la Ferté-Macé, elle décide d’aider un soldat alsacien du nom de Bresch, qui chercherait à déserter. C’est un piège. Elle est arrêtée par la GFP dans sa cuisine le 6 mai 1944. Voici son témoignage livré en 1995 : « Je venais de conduire mes filles à l’école, lorsque les Boches m’ont arrêté. On avait été données ». C’est « un Lorrain que nous avions aidé à déserter l’armée allemande. Lorsqu’il a été repris, il nous a balancé. » Trois autres personnes sont arrêtées avec elle : les photographes Fernand Rouiller et son épouse Berthe Passy , et son employée Georgette Wartelle .

Elle est alors immédiatement internée au château des Ducs à Alençon avant d’être envoyée le 22 juillet 1944 au fort de Romainville (mle 6 499). Elle est déportée par le convoi du 3 août 1944 qui part de la gare de l’Est à Paris avec Berthe Passy et Georgette Wartelle, en direction du camp de transit de Neue Bremm à Saarbrücken. Le 12 août 1944, elle est envoyée vers le camp de concentration des femmes à Ravensbrück, où elle arrive le 14 août, enregistrée sous le matricule 51432 : « On a franchi le portail d’entrée pour se retrouver face aux douches. On nous a demandé de déposer nos vêtements et nos bijoux. Ils ont été jusqu’à scier les alliances de mariage ». Elle se retrouve dans le Block 32. Elle est affectée le 29 août aux usines Siemens dans le Kommando de Gartenfeld, situé à une douzaine de kilomètres de Berlin : elle travaille à la fabrication de câbles électriques utilisés dans la conception des V1 et des V2. Le site industriel ayant été bombardé, elle est transférée avec Georgette à Orianenburg puis le 1er avril 1945 à Sachsenhausen. Elle est finalement libérée par les Russes le 3 mai 1945 dans la forêt du bois de Below, après avoir subi une marche de la mort. Elle est alors rapatriée, en passant par le centre d’accueil frontalier d’Hazebrouck (Nord).

Jenny Pottier est décédée le 24 février 1998 à Vire (Manche).

Sources : Archives Arolsen ; SHD-Caen : 21P659285 ;EC (Mensil-Follemprise) ; G. Bourdin, Les 500 déportés de l’Orne, p. 61 ; La Voix du Bocage, le 12 mai 1995.

Catherine Duguépéroux