
Photo : SHD-Caen
MORIGOT Germaine, Louise, Émilienne
Née le 10 octobre 1901 à Malaunay (Seine-Inférieure) ; domiciliée à Maromme (Seine-Inférieure) ; déportée le 24 janvier 1943 à Auschwitz ; rescapée.
MORIGOT Germaine, Louise, Émilienne // Naissance : 10-10-1901 à Malaunay (Seine-Inférieure) ; Domicile : Maromme Seine-Inférieure () ; Repression : Déportée le 24-1-1943 à ; ; Rescapé Mauthausen Autrichee
Germaine Morigot naît dans une famille ouvrière de l’industrie textile de la vallée
du Cailly. Au cours de ses études à l’École normale d’institutrices, elle fait la
rencontre de André Pican
qui se destine lui aussi à devenir instituteur. Ils se marient à Malaunay en 1923 et
de cette union naissent deux filles, Claudine et Simone. À la rentrée scolaire de
1936, Germaine est nommée à l’école de Maromme, une petite banlieue du nord de Rouen.
Elle habite alors chez sa belle-mère, rue de Verdun. Syndiquée, militante du Secours
populaire, elle adhère au Parti communiste en 1937 et devient une fervente militante.
L’interdiction du Parti en 1939, après la signature du pacte germano-soviétique, marque
le début de la lutte clandestine. André Pican est recherché, comme son épouse.
Le 20 juin 1941, à la veille de l’invasion de l’Union soviétique par les troupes d’Hitler, Germaine Pican est arrêtée à son domicile et incarcérée au palais de justice de Rouen avant d’être livrés aux Allemands qui gèrent le Fronstalag 122 de Royallieu dans le complexe d’internement de Compiègne (Oise). Dans l’espoir de la voir rejoindre son mari devenu secrétaire régional du Parti communiste clandestin, les autorités allemandes la libèrent le 11 novembre 1941 avec six autres militantes.
De fait, elle retrouve son mari à Paris. Peut-être dénoncé, celui-ci est arrêté à Paris le 15 février 1942 et, son épouse, peu de temps après. Elle est incarcérée à la prison de la Santé le 23 mars 1942 ; elle ne revoit André qu’au petit matin du samedi 23 mai 1942, quelques moments avant qu’il soit fusillé au Mont-Valérien. Le 24 août 1942, Germaine est transférée au fort de Romainville puis, à nouveau, le 23 janvier 1943 au camp d’internement de Compiègne-Royallieu. Le lendemain, elle fait partie de ces 230 femmes (dont Charlotte Delbo) déportées vers Auschwitz-Birkenau (mle 31 679). Du 4 août 1944 au 2 mars 1945 elle est transférée à Ravensbrück puis en mars 1945 au KL Mauthausen (mle 2 363) d’où elle est libérée le 22 avril 1945 et rapatriée le 30 avril.
Elle reprend ses activités politiques et est élue conseillère de la République de la Seine-Inférieure de 1946 à 1948. Elle retrouve son métier d’institutrice dans une école rouennaise jusqu’à sa retraite en 1955.
Jusqu’à son décès le 29 janvier 2001 à Bois-Guillaume, elle poursuit son engagement politique et militant au sein du PCF et ne cesse de témoigner dans les établissements scolaires.
Le nom de Germaine Pican a été donné à une rue de Gonfreville-l’Orcher. Une plaque a été posée sur la maison familiale et la résidence pour les personnes âgées de Maromme porte le nom du couple.
Sources : SHD-Caen : 21P626034 ; EC (Malaunay) ; Delbo C., Le Convoi du 24 janvier 1943, p. 227-229 ; AP A. Alexandre : Témoignage oral de Germaine Pican (1996-1997) ; Alexandre A., Cauchois S., Résistance(s), Rouen, sa région, la vallée du Cailly, p. 39, 180
Alain Alexandre
Mots-clés :
- 10-10-1901
- Malaunay, Seine-Inférieure
- Maromme, Seine-Inférieure
- 15-2-1942
- Paris, Seine
- Paris, Dépôt, Seine
- Paris, La Santé, Seine
- Les Lilas, Fort de Romainville, Seine (680)
- Compiègne, Royallieu, Oise
- Auschwitz (31679)
- Raisko (31679)
- Ravensbrück
- Mauthausen (2363)
- 22-4-1945
- Mauthausen, Autriche




