PINSON Raymond

PINSON Raymond // Naissance : 26-7-1920 à Montpon (Dordogne) ; Domicile : Darnétal Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 24-1-1943 à  ;  ; Rescapé Schwerin Allemagne

Célibataire, Raymond Pinson est ajusteur à la Shell-Berre, une raffinerie de pétroles. Il vit au domicile de ses parents, Constant  et Clémentine, au n° 17, route de Rouen à Darnétal. Le jeune homme n’a pas renoncé à ses convictions après l’interdiction du Parti communiste en 1939, il est toujours communiste et syndicaliste. Depuis août 1941, il est engagé dans la Résistance auprès du Front National, un organe proche du Parti pour lequel il participe aux opérations de distribution de tracts, et sabotages de voies ferrées avec son père, cheminot à Sotteville-lès-Rouen.

Les deux hommes sont arrêtés à leur domicile par la police française dans la nuit du 21 au 22 octobre comme otages, en représailles au déraillement d’un train allemand à Pavilly, le 18 octobre, perpétré par des résistants FTP. Ils sont conduits à la caserne Hatry de Rouen pour être interrogé, puis livrés aux Allemands. Désormais, depuis l’invasion de l’URSS par les troupes de la Wehrmacht, les communistes sont devenus ennemis du Reich. Les quelque 200 communistes ou supposés tels, sont dirigés vers le camp sous administration allemande de Compiègne-Royallieu, dans l’Oise. Raymond Pinson y reçoit le matricule 2011.

Plus d’un an plus tard, le 24 janvier 1943, père et fils sont déportés vers le camp de Sachsenhausen. Il s’agit du premier convoi massif – 1557 hommes et 230 femmes – destiné à fournir une main d’œuvre servile à l’économie de guerre nazie, dans le cadre de l’Opération Meerschaum (Écume de mer).

Raymond Pinson (mle 59 269) est extrait du camp principal le 12 mars 1943 pour être affecté au travail forcé dans le Kommando Heinkel, un complexe industriel et militaire qui fabrique, 24 heures sur 24, des bombardiers lourds pour la Luftwaffe. Il parvient à survivre jusqu’au 21 avril 1945, date d’évacuation du camp par les SS fuyant l’avancée des troupes alliées. Il est libéré le 2 mai près de Schwerin à l’issue d’une marche forcée meurtrière, et rapatrié à Arras par le train, le 22 mai 1945, sans son père, Constant Pinson, décédé le 15 février 1945.

Source : SHD-Caen : 21P661626 ; SHD-Vincennes : 16P479386

Catherine Voranger