KAC Chawe, Bajla

KAC Chawe, Bajla // Naissance : NA-NA-1896 à Warta  (Empire russe (Pologne)) ; Domicile : Rouen  Seine-Inférieure () ; Repression : Déportée le 21-9-1942 à  ;  ; Assassinée

Née en juin ou septembre 1896 selon les sources, Chawe Kac est originaire de la région de Łódź, alors incorporée dans l’Empire russe. Elle arrive à Rouen en 1923, quelque temps après son fiancé Juda Plachta , natif de la même région polonaise. Le service des étrangers de la préfecture la considère d’emblée comme son épouse, mais le couple ne se marie que le 11 août 1928. Entre temps, Chawe et Juda ont eu un fils, Raphaël né le 25 mars 1924 à Mont-Saint-Aignan (Seine-Inférieure). Brodeuse de profession, Chawe, que sa famille appelle Eva, est sans emploi et son mari tailleur subvient aux besoins du ménage. Réfugiée russe, elle est naturalisée Française en 1930 comme son époux. En octobre 1940, lorsqu’elle est recensée comme Juive à Rouen, elle habite avec sa famille 25 rue Malouet.

Après le départ de son fils en zone libre et l’arrestation de son mari dans la rafle du 6 mai 1942, Chawe Plachta reste seule à Rouen. Elle y est arrêtée à son tour le 13 juillet 1942, par la Feldgendarmerie, comme le sont jusqu’au surlendemain plusieurs dizaines d’autres Juifs dans toute la Normandie. Incarcérée au Palais de Justice, elle est ensuite acheminée vers Paris, probablement le 16 juillet avec 63 autres femmes juives qui avaient été regroupées à Rouen. D’après le fichier du camp d’internement de Pithiviers (Loiret), elle y est transférée le 19 juillet après avoir été détenue au Vélodrome d’Hiver, comme les victimes de la grande rafle parisienne. Son nom figure sur la liste du convoi no 14 du 3 août 1942 à destination d’Auschwitz, mais il est barré et sa déportation est reportée. Transférée le 25 août au camp de Drancy, elle est reconduite le 1er septembre à Pithiviers. C’est de là qu’elle est déportée, dans le convoi no 35 du 21 septembre 1942, à Auschwitz où elle est assassinée.

Son nom, comme celui de son mari déporté lui aussi sans retour, est inscrit sur le monument à la mémoire des victimes juives de la synagogue de Rouen et sur la stèle des « amis de Pulawy et environs » du cimetière de Bagneux.

Sources : Arolsen ; Mémorial de la Shoah : F/9/5767 ; SHD-Caen : 21P 526 299 ; AD76 : 3352W2, 22W/Z25538 ; EC (Paris 4e, Mont-Saint-Aignan) ; Y. Couturier, Les Juifs en Normandie 1939-1945, p. 121-122, 237-291 ; F. Bottois, De Rouen à Auschwitz, p. 189 ; jri-poland.org, yadvashem.org

Corinne Bouillot