PLACHTA Juda, Amzel

PLACHTA Juda, Amzel // Naissance : NA-NA-1899 à Zdunska-Wola  (Empire russe (Pologne)) ; Domicile : Rouen  Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 22-6-1942 à  ; --1942 à Auschwitz (Pologne) ; Assassiné

Né le 3 juillet 1899, ou selon d’autres sources le 25 mai de la même année, Juda passe son enfance dans une ville polonaise de la région de Łódź, qui fait alors partie de l’Empire russe. Arrivé en France en 1922, il est considéré comme ressortissant ukrainien (par erreur), puis comme réfugié russe. Déjà tailleur à Zduńska Wola, il continue d’exercer sa profession à Rouen, où il s’installe avec sa compagne Chawe Kac . Ils y fondent une famille, avec la naissance de Raphaël le 25 mars 1924 à Mont-Saint-Aignan (Seine-Inférieure), et se marient officiellement le 11 août 1928 à Paris. Naturalisé Français par décret du 2 mai 1930, Juda est mobilisé en 1939-1940. Recensé comme Juif à Rouen en octobre 1940, il réside alors avec son épouse et son fils 25 rue Malouet, sur la rive gauche de la Seine.

Le 6 mai 1942 à l’heure du couvre-feu, lors de la rafle nocturne de 77 hommes juifs de 18 à 54 ans planifiée par la Gestapo de Paris en liaison avec la Sipo-SD de Rouen, la police française se présente au domicile familial pour arrêter Juda et Raphaël. Elle ne trouve pas ce dernier, parti trois mois plus tôt en zone libre, mais elle arrête Juda et le conduit à la prison Bonne-Nouvelle de Rouen. Il y est détenu dans le quartier allemand avant d’être transféré le 12 mai au camp de Drancy (mle 11 705). Déporté dans le convoi no 3 du 22 juin 1942 à Auschwitz, il y est sélectionné pour le travail forcé sous le matricule 41 046. Transféré le 7 juillet au bloc 28, « hôpital » des détenus, il est assassiné, selon les registres d’appel et de décès du camp, le 19 du même mois. Un survivant rouennais d’Auschwitz, Motel Wetsztein  qui le connaissait avant sa déportation dans le même convoi, a témoigné de son transfert dans ce bloc, où on lui aurait administré une injection létale de phénol.

L’épouse de Juda Plachta, Chawe, est elle aussi déportée sans retour quelques semaines plus tard. Leur nom figure sur le monument à la mémoire des déportés juifs de la synagogue de Rouen et sur la stèle commémorative des « amis de Pulawy et environs » à Bagneux.

Sources : Arolsen ; Mémorial de la Shoah : F/9/5622, 5721 ; SHD-Caen : 21P 526 300 ; AD76 : 3352W2, 51W170, 22W/Z25538 ; EC (Paris 4e, Mont-Saint-Aignan) ; F. Bottois, De Rouen à Auschwitz, p. 145-158, 311 ; AP famille Plachta ; yadvashem.org, gallica.bnf.fr

Corinne Bouillot