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BILLAUX Pierre, André, Paul

Photo : ONaCVG

BILLAUX Pierre, André, Paul

Né le 3 juillet 1925 à Trun (Orne) ; domicilié à Chambois (Orne) ; déporté le 28 juillet 1944 à Neuengamme ; rescapé.

BILLAUX Pierre, André, Paul // Naissance : 3-7-1925 à Trun (Orne) ; Domicile : Chambois Orne () ; Repression : Déporté le 28-7-1944 à  ;  ; Rescapé Lübeck Allemagne

Pierre Billaux naît dans une famille trunoise modeste. Son père, Gaston, Paul, Léon Billaux, ancien combattant de la Grande Guerre, est ouvrier mécanicien et sa mère, Claire, Anne, France s’occupe du foyer. Après l’obtention du certificat d’études primaires, le jeune Pierre est placé comme apprenti chez un ami de ses parents, coiffeur à Chambois.

Âgé de 15 ans, Pierre Billaux est déjà empreint d’un esprit de résistance. En 1941, répondant à l’appel lancé sur la BBC, il dessine à la craie des « V » de la Victoire et des croix de Lorraine sur les murs du village. Le 14 juillet 1942, il dépose avec quelques camarades une gerbe tricolore au pied du monument aux morts de Chambois. En septembre 1943, célibataire et coiffeur à Chambois où il est domicilié, Pierre Billaux ainsi que d’autres jeunes du village et de la commune voisine de Fel, rejoignent le groupe local du mouvement Vengeance dirigé par René Sénaque, électricien à Trun.

Pierre et ses camarades participent à des actions de propagande en distribuant des journaux clandestins comme Défense de la France et Témoignage chrétien. Ils apportent leur aide au camouflage des réfractaires du STO et à la fourniture de faux papiers et tickets de ravitaillement. René Sénaque se charge d’instruire ses hommes au maniement de la Sten et de la grenade à son propre domicile. Après le démantèlement du maquis de Vrigny en mars, l’enquête menée par la police française les conduit vers les membres du mouvement trunois. Pierre Billaux est arrêté une première fois, pour un motif inconnu, par les gendarmes, le 7 avril 1944 et est relâché dès le lendemain.

Les actes de provocation et les imprudences de quelques membres du groupe éveillent les soupçons d’un collaborateur notoire de Chambois qui fournit une liste de noms à la Gestapo. Le 3 mai 1944, à 6 heures du matin à son domicile, des agents de la Gestapo secondés par une unité de SS bouclent les villes de Fel et de Chambois. Pierre Billaux est interpellé chez son employeur ainsi que six autres personnes dont Émile Fourquemin Lien interne et Christian Échivard Lien interne un des responsables du groupe de résistants de Chambois qui est abattu en tentant de fuir.

Interné au château des Ducs à Alençon jusqu’au 15 juillet 1944 puis au camp de transit de Compiègne (mle 44 770), il est déporté le 28 juillet 1944 dans un convoi de détenus classés Nacht und Nebel (NN) au KL de Neuengamme. Immatriculé sous le numéro 39 359, il est transféré au Kommando de Bremen-Blumenthal à une date inconnue. En avril 1945, de retour au camp de Neuengamme après une terrible marche de la mort de huit jours, il est évacué dans des wagons à bestiaux en direction de la baie de Lübeck. Pierre Billaux est finalement libéré le 3 mai 1945 à bord du navire « L’Athen », qui n’a pas été coulé lors de l’opération aérienne de la RAF menée le même jour et qui a provoqué la destruction de nombreux bateaux se trouvant dans la baie, dont le « Cap Arcona » et le « Thielbeck » sur lesquels se trouvaient de nombreux déportés. Il est rapatrié en France le 21 mai par le centre de Lille.

Après son retour il reprend son métier de coiffeur à Chambois et s’investit dans la vie communale. Il n’aura de cesse toute sa vie de témoigner auprès des élèves de son expérience concentrationnaire et de militer au sein d’ONG comme Amnesty International pour le respect des droits humains et contre le racisme, la haine et les discriminations.

Pierre Billaux est décédé le 28 décembre 2018 à Silly-en-Gouffern (Orne) et une rue de Trun porte son nom depuis 2019.

Sources : SHD-Caen : 21P659950, EC (Trun) ; Témoignage Pierre BILLAUX, 2003 ; C. Langlois, M. Reynaud, Elles et Eux et la déportation, 2005 ; AERI, La Résistance dans l’Orne, CD-Rom, 2005 ; pierrefertil.com

Laurence Papin, Sébastien Beuchet

Mots-clés :

Déporté
  • 3-7-1925
  • Trun, Orne
  • Chambois, Orne
  • 3-5-1944
  • Chambois, Orne
  1. Alençon, Orne
  2. Compiègne, Oise (44770)
28-7-1944, I.250
  1. Neuengamme (39359)
  2. Blumenthal (39359)
  3. Neuengamme (39359)
Rescapé
  • 3-5-1945
  • Lübeck, Allemagne
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