RABINOVITCH Ephraïm

RABINOVITCH Ephraïm // Naissance : 8-3-1890 à Penza (Russie) ; Domicile : Les Ventes Eure () ; Repression : Déporté le 4-11-1942 à  ;  ; Assassiné

Issu d’une famille de négociants en meubles et bois, Ephraïm Rabinovitch est à la fois ingénieur, négociant et inventeur. Il a servi dans l’infanterie russe pendant la Première Guerre mondiale. Il épouse Emma Wolf  à Moscou le 18 juillet 1918. Bourgeois et de tendance sociale- démocrate, les Rabinovitch jugent prudent de quitter clandestinement Moscou en 1919. Après un passage en Lettonie, Ephraïm et Emma s’installent à Haïfa en Palestine mandataire en 1925. Cependant, la capitale française l’attire et il rejoint Paris avec son épouse et ses trois enfants Myriam, Noémie  et Jacques  en 1929. Inquiet des nouvelles familiales d’Europe centrale, Ephraïm achète en 1938 une ancienne forge au hameau le Petit Bout sur la commune des Ventes près d’Évreux, qui devient sa résidence principale après l’armistice. Ephraïm se déclare comme juif le 14 octobre 1940 à la préfecture d’Évreux. Il s’inscrit dans les registres sous la mention de cultivateur, une des rares professions encore autorisées aux Juifs selon le décret sur leur statut du 3 octobre 1940. En signant, en colère, il écrit dans un français approximatif qu’il est fier des combattants français de 1940. Son entreprise parisienne et sa propriété des Ventes sont aryanisées en vertu du décret du 18 octobre 1940. Ephraïm assiste à l’arrestation de ses enfants le 13 juillet 1942. Sa demande de nouvelles, envoyée au préfet de l’Eure, reste sans réponse malgré l’enveloppe timbrée fournie. Le 9 octobre 1942 vers 16h45, Ephraïm et Emma sont arrêtés par deux gendarmes français. Incarcérés d’abord à Gaillon, dans le château qui sert de lieu d’internement administratif, ils sont transférés au camp de rassemblement de Drancy le 16 octobre 1942. Ephraïm est déporté vers Auschwitz-Birkenau par le convoi 40 du 4 novembre 1942.

Le chemin menant à la maison des Ventes s’appelle désormais Ravinovitch. Lelia Picabia, petite-fille d’Ephraïm a réuni en un livre les archives de sa famille disparue et sa fille Anne Berest, raconte la vie d’Ephraïm dans son ouvrage La carte postale. Le nom d’Ephraïm se trouve sur le Mur des Noms du Mémorial de la Shoah, dalle 85, colonne 29, rangée 1.

Sources: Archives Arolsen ; SHD-Caen : 21P528752 ; AP : fonds Picabia-Berest; A.Berest, La carte postale, 2021, L. Picabia, L’écho du silence, itinéraire d’une famille apatride, 2004 ; memorialdelashoah.org, memorialgenweb.org

Émilie Peckre