RABINOVITCH Jacques

RABINOVITCH Jacques // Naissance : 14-12-1925 à Haïfa (Palestine) ; Domicile : Les Ventes Eure () ; Repression : Déporté le 3-8-1942 à  ;  ; Assassiné

Jacques Rabinovitch est né Itzhaak (ou Isaac)en Palestine dans la ville d’Haïfa.Les grands-parents paternels de Jacques avaient fui la Russie pour y devenir agriculteurs. Dernier de sa famille, le garçon doit pourtant quitter sa terre natale lorsque ses parents, Ephraïm  et Emma , décident de partir pour la capitale française en 1929. Itzhaak devient alors Jacques. Le jeune adolescent est scolarisé au collège Henri IV. Mais lorsque la guerre rattrape la famille en 1939, les Rabinovitch décident de rester dans leur ferme au hameau du Petit Bout, un hameau dela commune des Ventes près d’Évreux. Le jeune homme figure désormais parmi les élèves du lycée d’État d’Évreuxen classe de seconde. Son père Ephraïm obtient auprès de la mairie des Ventes une autorisation exceptionnelle de déplacementen vélo afin que Jacques puisse se rendre au lycée par ses propres moyens. Il est reçu aux épreuves de la première partie du baccalauréat le 6 juillet 1942 avec la mention passable. La signature des accords Oberg-Bousquet se traduisent en Normandie par l’arrestation de plusieurs familles juives apatrides. Les Rabinovitch figure sur la liste. Le 13 juillet, vers 22 heures, trois militaires allemands accompagnés de deux gendarmes françaisse présentent au domicile familial et procèdent à son arrestation en tant que juif apatride. Il est amené avec sa sœur Noémie|4530_rabinovitch_noemie] à la prison d’Évreux où il est inscrit sous le prénom d’Isaac.Le 15 juillet, il est incarcéré au siège de la 3e légion de la gendarmerie à Rouen. Deux jours plus tard, il est transféré dans le camp de transit de Pithivierset inscrit sous le numéro 2582 dans le livre d’écrou. Il est déporté avec Noémie vers Auschwitz- Birkenau par le convoi du 3 août 1942 où il est immédiatement gazé.

Le nom de Rabinovitch a été donné au chemin menant à la ferme des Ventes. Le nom de Jacques figure sur une plaque commémorative au lycée Aristide Briand d’Évreux, l’ancien lycée d’État. Sa famille préserve sa mémoire à travers plusieurs ouvrages. Lelia Picabia, nièce de Jacques etsa fille Anne Berestévoquent l’enfance et la courte adolescence de Jacques dans leurs publications. Le nom de Jacques figure sur le Mur des Noms du Mémorial de la Shoah, dalle 85, colonne 29, rangée1.

Sources: Archives Arolsen ; SHD-Caen :21P528753; AP (Picabia-Berest) ; A.Berest, La carte postale, 2021, L. Picabia, L’écho du silence, itinéraire d’une famille apatride, 2004 ; memorialdelashoah.org, memorialgenweb.org

Émilie Peckre