RECHTCHAFT Nelly

RECHTCHAFT Nelly // Naissance : 7-7-1929 à Montpellier (Hérault) ; Domicile : Rouen Seine-Inférieure () ; Repression : Déportée le 13-2-1943 à  ;  ; Assassinée

Nelly, la fille cadette d’Elie et de Frejda Rechtchaft, est devenue française à sa naissance selon le souhait de ses parents. En mai 1942, sa vie est bouleversée par l’arrestation de son père puis l’expulsion de sa mère hors de la Seine-Inférieure au mois de juillet. Ses amis voisins, Monsieur et Madame Gondet, s’occupent de Nelly et de sa sœur aînée, Hélène  mais ses parents lui manquent. Comme sa sœur, elle était scolarisée au lycée Jeanne d’Arc jusqu’à ce que le bâtiment soit occupé par des soldats allemands. Aussi, chaque après-midi, elle se rend au lycée Corneille afin d’y suivre les cours de ses professeurs de Jeanne d’Arc. Elle figure malgré les circonstances parmi les bonnes élèves. Dans la nuit du 15 au 16 janvier 1943 elle est arrêtée par la police française avec Hélène au domicile de ses voisins, parce que née juive, sur ordre de la Section antijuive de la Gestapo de Paris dont l’objectif est «de liquider le département de ses Juifs ». Son responsable profite de l’attentat commis le 2 janvier sur un officier allemand de la Feldkommandantur abattu par des résistants près de la gare de Rouen, pour décider, en accord avec Berlin, l’arrestation immédiate de tous les Juifs du département qu’il fait passer pour un acte de représailles. Après avoir été détenues quelques heures dans le centre d’internement de la rue Poisson, l’actuelle rue des Requis, les deux jeunes filles sont transférées, par le train de Paris-Saint-Lazare de 5h45 et un autobus parisien réquisitionné, dans le camp de Drancy où elles sont internées. Âgée de 13 ans, elle est déportée avec sa sœur et un millier de personnes par le convoi n°48 du 13 février 1943 dans le centre de mise à mort d’Auschwitz où elle est assassinée.

Nelly Rechtchaft n’est pas tombée dans l’oubli et son nom figure à Rouen sur le mémorial de la synagogue, sur la plaque mémorielle du lycée Jeanne d’Arc devenu le collège Barbey d’Aurevilly, sur un pavé de mémoire posé devant son domicile familial et à Paris sur le Mur des noms au Mémorial de la Shoah.

Sources : SHD-Caen : 21P736547 ; AD76: 51W170, 3352W2,; D.Holstein, Je ne vous oublierai jamais mes enfants d’Auschwitz ; F. Bottois,  De Rouen à Auschwitz les Juifs du « Grand Rouen » et la Shoah ; memorialdelashoah.org

Françoise Bottois