RECHTCHAFT Hélène

RECHTCHAFT Hélène // Naissance : 1-4-1926 à Montpellier (Hérault) ; Domicile : Rouen Seine-Inférieure () ; Repression : Déportée le 13-2-1943 à  ;  ; Assassinée

Hélène, la fille aînée d’Elie  et de Fredja Rechtchaft , est devenue française à sa naissance après la demande écrite de son père auprès du juge de paix. Elle est scolarisée au lycée Jeanne d’Arc de Rouen, le lycée de jeunes filles. Mais réquisitionné par les autorités d’occupation, la jeune lycéenne se rend désormais au lycée Corneille, le lycée des garçons, qui accueille chaque après-midi les lycéennes et leurs professeurs de Jeanne d’Arc. En mai 1942, sa vie est bouleversée par l’arrestation de son père et l’expulsion de sa mère hors du département, quelques mois plus tard. Malgré sa grande tristesse et la peur d’être arrêtée, elle reste une élève brillante de première A et termine l’année scolaire 1942 avec le prix d’excellence. La Section antijuive de la Gestapo de Paris, dont l’objectif est «de liquider le département de ses Juifs », profite d’un attentat commis le 2 janvier 1943 contre un officier de la Feldkommandantur abattu par deux résistants pour réaliser son programme. Avec l’accord de Berlin et l’aide de la Sipo-SD de Rouen, elle décide l’arrestation immédiate de tous les Juifs du département. Dans la nuit du 15 au 16 janvier 1943, Hélène et sa sœur Nelly  sont arrêtées au domicile de ses voisins par la police française, parce que d’origine juive. Elles sont détenues quelques heures dans le centre d’internement de la rue Poisson, l’actuelle rue des Requis, puis transférées par le train de Paris - Saint- Lazare et un autobus parisien réquisitionné, au camp de Drancy où elles sont internées. Alors qu’elle n’a pas 17 ans, Hélène est déportée avec sa sœur par le convoi n°48 du 13 février 1943 dans le centre de mise à mort d’Auschwitz où elle est assassinée.

Hélène n’est pas oubliée et son nom figure à Rouen sur le mémorial de la synagogue, sur la plaque mémorielle de l’ancien lycée Jeanne d’Arc devenu le collège Barbey d’Aurevilly, sur un pavé de mémoire posé devant son domicile familial et à Paris sur le Mur des noms au Mémorial de la Shoah.

Sources : SHD-Caen : 21P736546 ; AD76 : 22W, 51W170, 3352W2, Z27807; F. Bottois,De Rouen à Auschwitz les Juifs du « Grand Rouen » et la Shoah,» p. 321

Françoise Bottois