RECHTCHAFT Elie

RECHTCHAFT Elie // Naissance : 20-2-1902 à Loustk (Empire russe (Pologne)) ; Domicile : Rouen Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 22-6-1942 à  ; 30-6-1942 à Auschwitz (Pologne) ; Assassiné

C’est à Loustk, devenue désormais polonaise depuis 1919, qu’Elie Rechtchaft épouse Frejda Rechtman  en 1925. Un an après leur mariage, les époux arrivent en France, s’installent d’abord à Montpellier (Hérault) où naissent leurs deux filles Hélène  en 1926 et Nelly en 1929. La famille déménage ensuite pour Bordeaux où le couple poursuit leurs études en sciences. Elie est naturalisé Français par le décret du 17 septembre 1931. Ses études terminées, il part travailler à Rouen comme ingénieur chimiste à la Compagnie bordelaise des produits chimiques à Petit-Quevilly, dans la banlieue. Il y habite avec sa famille avant d’emménager à Rouen au 3 rue de la Motte en avril 1941. Dans la nuit du 6 au 7 mai 1942 il est arrêté à son domicile par la police française, parce que d’origine juive, lors de la première rafle de 77 Juifs de sexe masculin âgés de 18 à 54 ans dans le « Grand Rouen » et à Elbeuf. Cette rafle est décidée et préparée depuis plusieurs mois par la Section antijuive de la Gestapo de Paris, organisatrice de la déportation des Juifs de France, avec l’aide de l’antenne régionale de la Sipo-SD de Rouen et l’accord du lieutenant-colonel SS Adolf Eichmann à Berlin, responsable de la déportation des Juifs dans l’Europe occupée. Elle est ordonnée à cette date après un attentat commis le 2 mai sur deux marins allemands mortellement blessés par deux résistants FTP afin de cacher sa véritable finalité et la faire passer pour un acte de représailles. Elie Rechtchaft est détenu au quartier allemand de la maison d’arrêt Bonne Nouvelle jusqu’au 12 mai 1942 puis transféré sous escorte allemande par le train à destination de Paris Saint-Lazare de 8h37. Un autobus parisien réquisitionné l’emmène au camp de Drancy où il est interné dans la soirée. Le 22 juin 1942, il est déporté par le convoi n°3 d’un millier de personnes dans le centre de mise à mort d’Auschwitz où il est assassiné.

Sa mémoire est conservée grâce à son nom qui figure à Rouen sur le Mémorial de la synagogue, sur un pavé de mémoire devant son dernier domicile et à Paris sur le Mur des noms au Mémorial de la Shoah.

Sources: SHD-Caen, AD76 : 22W, 51W170, 3352W2, Z27807, F.Bottois : De Rouen à Auschwitz les Juifs du « Grand Rouen » et la Shoah, p. 311 ; memorialdelashoah.org

Françoise Bottois