RECHTMAN Frejda

RECHTMAN Frejda // Naissance : 5-10-1908 à Loustk (Empire russe (Pologne)) ; Domicile : Rouen Seine-Inférieure () ; Repression : Déportée le 23-9-1942 à  ;  ; Assassinée

Le 20 décembre 1925, Frejda Rechtman de nationalité polonaise épouse Elie Rechtchaft  à Luoustk, ville désormais polonaise depuis 1919. L’année suivante, les époux s’installent en France, d’abord à Montpellier (Hérault) où naissent Hélène  née en 1926 et Nelly , en 1929. Puis le couple déménage à Bordeaux (Gironde) où ils sont étudiants en sciences. Mais Frejda ne peut demander, comme son époux, la naturalisation française par manque de moyens financiers et garde donc la nationalité polonaise. Son mari étant recruté comme ingénieur chimiste au Petit-Quevilly, la famille déménage à Rouen, au 3 rue de la Motte, où Freijda s’occupe de ses filles et de la maison. Le 20 mai 1942, deux semaines après l’arrestation de son époux, elle apprend qu’elle est expulsée du département de la Seine-Inférieure sur ordre de la Kreiskommandantur 667 de Rouen. Parce que juive étrangère, elle est jugée « indésirable » dans un département stratégique. Elle doit rejoindre un département de l’intérieur, en l’occurrence, la Seine-et-Oise ou l’Oise. Elle laisse ainsi ses deux filles à Rouen afin qu’elles terminent leur année scolaire en les confiant à des voisins amis, monsieur et madame Gondé. Le 30 mai 1942, elle s’installe seule au 10 rue Maurice Berteaux à Creil dans l’Oise. Elle y est arrêtée par la gendarmerie française le 20 juillet 1942, sur ordre de la Section antijuive de la Gestapo de Paris et la Sipo-SD de Saint-Quentin dans l’Aisne. Elle est dirigée vers le centre de regroupement des Juifs arrêtés à Laon (Aisne) puis internée dans le camp de Drancy. Le 23 septembre 1942 elle est déportée par le convoi n°36 qui emporte 1 000 personnes dans le centre de mise à mort d’Auschwitz où elle est assassinée.

Frejda Rechtchaft n’est pas tombée dans l’oubli. Son nom est inscrit à Rouen sur le Mémorial de la synagogue, sur un pavé de mémoire devant le dernier domicile familial et à Paris sur le Mur des noms au Mémorial de la Shoah.

Sources : AD76 : 22W, 51W170 ; 3352W2, Z27807 ; F. Bottois, De Rouen à Auschwitz les Juifs du Grand Rouen et la Shoah, p. 327 memorialdelashoah.org

Françoise Bottois