
Photo : AD76, 22W/Z27822
ROKITA Jack
Né le 20 avril 1896 à Volodarka (Empire russe) ; domicilié à Rouen (Seine-Inférieure) ; déporté le 18 septembre 1942 à Auschwitz ; assassiné.
ROKITA Jack // Naissance : 20-4-1896 à Volodarka (Empire russe (Ukraine)) ; Domicile : Rouen Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 18-9-1942 à ; 18-9-1942 à Auschwitz (Pologne) ; Assassiné
Jack Rokita, prénommé à l’origine Jacob, naît dans une petite ville de la région de Kiev (actuelle Ukraine) qui compte une forte minorité juive dont il fait partie. Durant la Première Guerre mondiale, il combat sur le front russe et il est fait prisonnier par les Allemands. Libéré par les forces alliées à Namur (Belgique), il s’installe à Rouen en décembre 1918, déclarant qu’il ne peut rentrer dans son pays à cause de la Révolution russe. Ses parents ont été tués durant celle-ci, en 1917. La France le reconnaît plus tard comme réfugié russe (statut Nansen).
Il vit maritalement avec Yvonne Ellisalt, une Française non-juive dont il a une fille, Sonia née en 1926, puis il l’épouse en 1930. D’abord employé de commerce, il est marchand ambulant en confections à partir de 1937. Il n’obtient pas la nationalité française qu’il sollicite à plusieurs reprises. Il réside en dernier lieu 3 rue du Sacre.
Recensé comme Juif en octobre 1940, il est arrêté une première fois le 22 juin 1941,
jour de l’invasion de l’URSS par l’Allemagne nazie, parce qu’il est considéré comme
potentiel « terroriste » du simple fait qu’il est Russe. Après avoir passé dix jours
dans les geôles allemandes du Palais de justice de Rouen, il est libéré. Mais ce n’est
qu’un répit puisqu’il fait partie des 77 hommes juifs de la région rouennaise arrêtés
dans la soirée du 6 mai 1942. La rafle, planifiée de longue date par la section antijuive
de la Gestapo de Paris et déclenchée après un attentat contre des soldats allemands,
est opérée par la police française après le couvre-feu. D’abord détenu dans le secteur
allemand de la prison Bonne-Nouvelle, Jack Rokita est transféré le 12 mai au camp
de Drancy. De là, il est déporté à Auschwitz par le convoi no 34 du 18 septembre 1942. Selon le témoignage de deux rescapés rouennais, Motel Wetsztein
et Dezider Smilovic
, il y est d’abord sélectionné pour le travail forcé mais il est assassiné dès octobre,
indication retenue par le décret lui conférant la mention « Mort en déportation ».
Son nom est gravé sur la stèle des déportés de la synagogue de Rouen (« M. Roquita ») et sur le Mur des Noms du Mémorial de la Shoah à Paris.
Sources : SHD-Caen : 21P 532 202 ; AD76 : 22W/Z27822, 3352W2, 51W170 ; EC (Rouen), F. Bottois, De Rouen à Auschwitz, p. 128-129 ; ressources.memorialdelashoah.org , legifrance.gouv.fr
Corinne Bouillot
Mots-clés :
- 20-4-1896
- Volodarka, Empire russe (Ukraine)
- Rouen, Seine-Inférieure
- 6-5-1942
- Rouen, Seine-Inférieure
- Rouen, Seine-Inférieure
- Drancy, Seine
- Auschwitz
- 18-9-1942
- Auschwitz, Pologne




