
SAUVEGRAIN Maurice, Ferdinand, Adrien
Né le 16 août 1910 à Épaignes (Eure) ; domicilié à Piencourt-par-Thiberville (Eure) ; déporté le 16 juillet 1944 à Karsruhe ; rescapé
SAUVEGRAIN Maurice, Ferdinand, Adrien // Naissance : 16-8-1910 à Epaignes (Eure) ; Domicile : Piencourt-par-Thiberville Eure () ; Repression : Déporté le 16-7-1944 à ; ; Rescapé Bernau Allemagne
Père de trois filles, Maurice Sauvegrain exerce la profession de ferrailleur et de
brocanteur. Durant l’Occupation, habitant à une vingtaine de kilomètres de l’aérodrome
de Bernay, désormais sous l’autorité de la Luftwaffe, il organise avec la connivence de soldats allemands, un marché clandestin d’essence
très convoitée en ces temps de pénurie. Ainsi, il raconte après la guerre : « J’ai
acheté 30 fois environ de l’essence aux Allemands du camp d’aviation de Bernay. Simonne
Liberge
m’accompagnait chaque fois, car elle parlait couramment l’allemand. Cette essence
était destinée : 1°) pour mon commerce, 2°) j’en fournissais à la résistance ». En
effet, il explique avoir aidé le maquis de Robert Leblanc à Saint-Georges-du-Vièvre
(Eure) sans pour autant faire partie de la résistance comme il le stipule lui-même.
Peut-être surveillé par la police allemande, il est arrêté dans son véhicule avec
son interprète alors qu’il venait de faire une transaction. Le 7 avril 1944 à Thiberville,
quatre agents de la Gestapo s’interposent dans une impasse où il se trouve pris au piège avec 350 litres d'essence
dans son véhicule... Mais une simple affaire de droit commun vire au drame lorsque
les biens appartiennent à l’armée allemande … Incarcéré à Lisieux, puis à Caen, Maurice
Sauvegrain est jugé le 20 mai 1944 par le tribunal de campagne de la Luftwaffe qui le condamne à cinq ans de réclusion « pour recel et sabotage d’équipement militaire ».
En juin 1944, il commence sa peine à la prison de Fresnes en attendant son départ
vers le Reich. Le 16 juillet 1944, gare de l’Est à Paris, un train s’ébranle dans lequel se trouvent,
parmi quelque 120 hommes et six femmes, Maurice Sauvegrain et Simonne Liberge. Son
parcours carcéral débute à la prison de Karlsruhe puis il est dirigé vers celle de
Rheinbach le 21 juillet dans laquelle il est incarcéré jusqu’au 16 septembre. Une
nouvelle affectation lui est donnée alors, destination Kassel-Wehlheiden où il reste
jusqu’au 11 octobre 1944, date à laquelle on le transfert à la prison de Bernau près
de Berlin jusqu’au 5 mai. Aidé par des prisonniers français jusqu'au 12 mai, il retrouve
la France via le centre d’accueil de Strasbourg.
Il décède au Planquay (Eure) le 19 mars 1972.
Sources : SHD-Caen : 21P670695, 25P5597 ; AD27 : 2E6815
Françoise Passera
Mots-clés :
- 16-8-1910
- Epaignes, Eure
- Piencourt-par-Thiberville, Eure
- 7-4-1944
- Thiberville, Eure
- Lisieux, Calvados
- Caen, Calvados
- Fresnes, Seine
- Karlsruhe
- Rheinbach
- Kassel, Wehleiden
- Bernau
- 5-5-1945
- Bernau, Allemagne




