WEIGER Juliette

WEIGER Juliette // Naissance : 11-9-1886 à Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle) ; Domicile : Bernay Eure () ; Repression : Déportée le 20-11-1943 à  ;  ; Assassinée

Juliette Simsohn est née à Pont-à-Mousson. Ses parents s’appellent Lazare et Rachel Weiger, née Weil. Elle se marie à Jules  en 1887. Avant la guerre, les Simsohn habitaient à Nancy (Meurthe-et-Moselle) si l’on en croit la carte d’identité de Juliette qui a été délivrée par le commissariat de police de Nancy le 6 août 1938. Tous deux sont Français.

Lors du recensement des Juifs d’octobre 1940, Jules et Juliette se déclarent habitant au 10 rue des Fontaines à Bernay. Dans ce logement, vivent aussi les quatre membres de la famille Levy : Jeanne Levy  se trouve être la belle-sœur de Juliette. Jules et Juliette sont sans emploi durant ces années d’Occupation, peut-être parce bon nombre de professions leur sont désormais interdites. Parce qu’ils sont de nationalité française, les Simsohn ne sont pas inquiétés par les rafles qui ont lieu en juillet et octobre 1942. Néanmoins, leur quotidien n’en est pas moins soumis aux ordonnances allemandes contre les Juifs, comme le port de l’étoile ou la limitation des heures de sortie.

Le 22 octobre 1943, les Feldgendarmes font irruption à leur domicile, lors d’une rafle qui a lieu dans les départements de la Région de Rouen, sous l’autorité du préfet Parmentier. Seul Ferdinand Levy, le beau-frère de Juliette, échappe à l’arrestation, sans doute est-il absent. Jules et Juliette Simsohn, ainsi que Jeanne Levy et ses deux filles, Denise  et Éliane , sont emmenés par les Allemands. Après quelques jours d’emprisonnement dans le quartier allemand de la maison d’arrêt d’Évreux, tous les cinq sont transférés à Drancy le 27 octobre 1943 (mle 7 136). Lors de la fouille qui se déroule à l’arrivée des nouveaux internés, Juliette n’est trouvée porteuse d’aucune somme ni d’aucun bijoux. Le 20 novembre 1943, elle est déportée, avec son mari, à Auschwitz-Birkenau par le convoi 62. De ce transport, seules 45 femmes sont sélectionnées pour travailler à Birkenau. Parmi elles, cinq seulement sont identifiées grâce aux archives d’Auschwitz ; les noms des 40 autres ne peuvent être retrouvés. Celui de Juliette Simsohn ne figure pas parmi ces cinq femmes identifiées, il est donc impossible de savoir si elle a été gazée à l’arrivée ou si elle a été enregistrée comme prisonnière. Quoiqu’il en soit, elle n’est pas revenue de déportation.

Le nom de Juliette Simsohn est gravé sur le Mur des noms du Mémorial de la Shoah à Paris, dalle 43, colonne 15, rangée 1.

Sources : AD Eure, 1W 91-92 ; Mémorial de la Shoah : Mur des Noms

Alexandre Doulut