SOUBYN Thérèse, Julia, Lucie, Augustine

SOUBYN Thérèse, Julia, Lucie, Augustine // Naissance : 28-12-1917 à Rouen (Seine-Inférieure) ; Domicile : Le Havre Seine-Inférieure () ; Repression : Déportée le 31-1-1944 à  ;  ; Rescapé Holleischen Tchécoslovaquiee

Fille d’un cadre de la préfecture de Rouen, Thérèse Soubyn est professeur à l’École primaire supérieure au Havre où elle réside, 2 rue du Dr Maire. Elle sort de l’École normale supérieure de Fontenay-aux-Roses (Seine).

Elle entre en Résistance en mars 1942 dans le réseau « Famille Martin », lié au War Office. Puis elle s’engage en mars 1943 dans le sous-réseau Narbonne rattaché au réseau Marathon, sous le pseudonyme de « Poussette ». Missionnée pour faire du renseignement militaire et économique pour le compte des services secrets français du BCRA à Londres, elle récupère des plans du port du Havre. Elle intègre aussi le groupe Cambouis dirigé par Émile Denise , commis au ravitaillement du Havre, et s’implique avec lui à l’élaboration de fausses pièces d’identité.

La jeune femme est arrêtée au Havre le 20 juillet 1943 par la Gestapo. En mauvaise santé, elle est d’abord internée à l’hôpital militaire de Rouen, puis au Palais de justice de jusqu’en janvier 1944. Le préfet intervient le 28 juillet 1943 auprès des autorités allemandes, soulignant les qualités professionnelles du père, mais aussi une éventuelle collusion avec Raymond Guénot .

Mais les interventions ne trouvent guère d’écho auprès des autorités d’occupation. Le 24 janvier 1944, la détenue est transférée au camp de Royallieu à Compiègne (Oise) (mle 26 266) et déportée le 31 janvier 1944 à Ravensbrück (mle 27 547). Le 13 avril 1944, elle est envoyée au kommando de femmes d’Holleischen dans les Sudètes, dépendant du KL de Flossenbürg (mle 50 448). C’est alors qu’en juillet 1944 Vichy enjoint le préfet de la recommander à la Croix-Rouge et de solliciter auprès des autorités allemandes des facilités pour qu’elle reçoive des colis.

Elle est libérée le 3 mai 1945 par des partisans polonais et tchèques et prise en charge par l’armée américaine le 5 mai. Elle est rapatriée le 24 mai par le centre de Longuyon (Meurthe-et-Moselle). Elle publie en 1947 un témoignage sur Ravensbrück, dans un bulletin de l’ENS.

Elle est décédée le 15 mai 2002 à Poissy (Yvelines).

Sources : SHD-Caen : 21P604435 ; AD76 : 51W423, 40W181 ; EC (Rouen) ; Bulletin n°2 de l’ENS Lyon-Saint-Cloud ; havrais-en-resistance .fr ; asso-flossenburg.com

Chantal Cormont