SOURIGON Joseph

SOURIGON Joseph // Naissance : 11-12-1922 à Constantinople (Turquie) ; Domicile : Paris Manche () ; Repression : Déporté le 22-6-1942 à  ; 10-8-1942 à Auschwitz (Pologne) ; Assassiné

Dans une lettre du 18 juin 1942, Joseph Sourigon écrit : « Devant partir du camp dans un très court délai […] Chère petite maman, je te prie de ne pas te faire de mauvais sang pour nous car nous avons espoir et bon moral. Bons baisers. Jojo ». Ce sont les derniers mots que Joseph adresse à sa mère avant de quitter le camp de Drancy le 22 juin 1942 pour rejoindre Auschwitz.

Né à Constantinople, Joseph Sourigon arrive en France en 1924 avec ses parents, Moïse  et Rebecca Sourigon, cherchant à fuir l’antisémitisme en Turquie. Après Marseille et Paris, ils viennent s’établir à Cherbourg où ils occupent un logement 60 rue Tour Carrée. Joseph est naturalisé français le 11 mai 1934. Son père gère un commerce en ville tandis que Joseph est apprenti ajusteur à l’arsenal de Cherbourg. Il vit dans le Cotentin avec ses parents et ses trois frères, Jacques, Jules et Albert, jusqu’au printemps 1941, moment où les Sourigon décident de regagner Paris en raison des mesures antisémites qui les ont poussés à vendre leur commerce. Ils s’installent alors 61 rue du Chemin Vert (11e).

Le 20 août 1941, Joseph Sourigon est arrêté à Paris dans le 11e arrondissement, avec son père Moïse , lors de la deuxième rafle de Paris, organisée par les autorités allemandes et la police municipale. Cette dernière vise tous les hommes, français et étrangers, de 18 à 50 ans réfugiés dans cet arrondissement. Joseph fait ainsi partie des 3 000 individus arrêtés lors de cette rafle. Emmené le jour même à Drancy, il est déporté avec son père le 22 juin 1942 dans le convoi n° 3 à destination d’Auschwitz. À l’arrivée, le 24 juin, il est enregistré sous le matricule 41 143. Joseph est déclaré mort le 10 août 1942 à Auschwitz, probablement d’épuisement. Son père avait perdu la vie dix jours plus tôt.

Son nom, ainsi que celui de son père, figurent à Cherbourg sur le monument aux morts de la ville et sur le Mémorial des victimes manchoises de la Shoah. Ils sont aussi présents sur le mémorial honorant à Saint-Lô la mémoire des victimes manchoises de la répression nazie. Ils sont enfin gravés sur le Mur des noms du Mémorial de la Shoah à Paris (4e).

Sources : Arolsen ; SHD-Caen : 21P540328 ; AD50 : Les Juifs de la Manche sous l’Occupation, 1940-1944 (exposition, en ligne) ; stevemorse.org ; memorialdelashoah.org ; memorialgenweb.org

Lise Briffaut-Bois