SOURIGON Moïse

SOURIGON Moïse // Naissance : 15-4-1899 à Constantinople (Turquie) ; Domicile : Paris Manche () ; Repression : Déporté le 22-6-1942 à  ; 1-8-1942 à Auschwitz (Pologne) ; Assassiné

Moïse Sourigon débarque en France à Marseille en 1924 avec sa femme Rebecca et son fils Joseph  après avoir fui l’antisémitisme en Turquie. Avant de s’installer à Cherbourg, Moïse et sa famille vivent temporairement à Paris où naît un deuxième enfant, Jacques, en 1926. Elle arrive ensuite dans le Cotentin, probablement vers 1927. Moïse commence par vendre sur les marchés à Cherbourg avant de créer son commerce de confection en ville, « Au pauvre Joseph », au n° 60 de la rue Tour Carrée. Elle continue de s’agrandir avec la naissance de Jules en 1928, puis d’Albert en 1935. Moïse, sa femme et son premier fils, Joseph, sont naturalisés Français en mai 1934.

À partir de 1941, les mesures antisémites contraignent Moïse à fermer son commerce. Celui-ci est vendu en avril 1941 à un jeune couple. Malgré la liquidation de son commerce, il reste propriétaire de l’immeuble, puisant sur ses économies pour faire vivre sa famille. Au printemps 1941, la famille Sourigon décide finalement de repartir pour Paris où elle occupe un logement au n° 61 de la rue du Chemin Vert (11e).

Moïse Sourigon est arrêté le 20 août 1941, avec son fils Joseph , lors de la deuxième rafle de Paris touchant le 11e arrondissement, organisée par les autorités allemandes et la police municipale. Elle vise tous les hommes, français ou étrangers, de 18 à 50 ans réfugiés dans cet arrondissement. Moïse et son fils aîné font ainsi partie des 3 000 individus arrêtés puis conduits au camp d’internement de Drancy. Le 22 juin 1942, ils partent pour Auschwitz dans le convoi n °3. À l’arrivée, le 24 juin, Moïse est enregistré sous le matricule 41 144. Il est déclaré mort le 1er août 1942, probablement d’épuisement. Son fils succombe dix jours plus tard.

Son nom, ainsi que celui de son fils, figurent à Cherbourg sur le monument aux morts de la ville ainsi que sur le Mémorial des victimes manchoises de la Shoah. Ils sont aussi présents sur le mémorial érigé à Saint-Lô en mémoire des victimes manchoises de la répression nazie. Ils sont enfin gravés sur le Mur des noms du Mémorial de la Shoah à Paris (4e).

Sources : Arolsen ; SHD-Caen : 21P540329 ; AD50 : Les Juifs de la Manche sous l’Occupation, 1940-1944 (exposition, en ligne) ; stevemorse.org ; memorialdelashoah.org ; memorialgenweb.org

Lise Briffaut-Bois