
Photo : ONaCVG
TURGIS Genius, Adonis, Alfred
Né le 5 novembre 1889 à Elbeuf (Seine-Inférieure) ; domicilié à Saint-Ouen-du-Tilleul (Eure) ; déporté le 4 juin 1944 vers Neuengamme ; rescapé.
TURGIS Genius, Adonis, Alfred // Naissance : 5-11-1889 à Elbeuf (Seine-Inférieure) ; Domicile : Elbeuf Eure () ; Repression : Déporté le 4-6-1944 à ; ; Rescapé Langenstein Allemagne
Fils d’un couple de tisseurs d’Elbeuf, Alfred et Angèle Turgis, Genius Turgis travaille à l’âge adulte comme cultivateur. Appelé en 1914, il se bat durant cinq ans dans divers régiments d’artillerie lourde : les 4e, 88e et 81e. Il est démobilisé le 2 août 1919… Et il se marie trois jours après avec Pauline Lecourt et, un an plus tard, naît leur unique fille, Colette. Le couple s’installe au Bosc-Roger puis, en 1938, il déménage pour Saint-Ouen-du-Tilleul (Eure), à quelques kilomètres d’Elbeuf dans la boucle de la Seine.
Dès 1940, Genius Turgis s’engage dans le combat contre l’Occupant. Il est arrêté par la Feldgendarmerie d’Évreux qui avait découvert dans le tiroir de sa voiture un paquet de tracts antiallemands et à son domicile, une machine à écrire, des munitions pour une arme… Cela lui vaut une lourde peine : le tribunal le condamne à 18 mois de travaux forcés le 28 juillet 1941. Il purge sa peine à la prison de Caen.
Mais cette première épreuve n’entache en rien l’esprit de résistance de Genius Turgis…
Libéré en conditionnel, le 2 février 1942, il reprend ses activités clandestines.
Cette fois, depuis décembre 1942, il opère au sein d’un réseau, « Résistance » avec
Pierre Robert
de Saint-Pierre-lès-Elbeuf, au sein du groupe « Briand » du nom du maire de Saint-Ouen-du-Tilleul.
Il est arrêté le 5 février 1944, pour les mêmes raisons qu’en 1940. La Gestapo découvre à son domicile une imprimerie clandestine et des faux papiers.
Incarcéré à la prison du Palais de justice de Rouen, il quitte sa cellule le 25 mai pour le camp d’internement de Royallieu à Compiègne (mle 37 061) où il ne reste que quelques jours. Le 4 juin – les Allemands vident les prisons de l’Ouest –, un convoi de plus de 2 000 hommes, résistants en grand nombre, s’ébranle en partance pour le camp de Neuengamme. Immatriculé 35 080 dès son arrivée, le 7 juin, Genius Turgis reste un mois au camp avant de rejoindre celui de Sachenshausen (mle 85 041) le 2 juillet. Le 4 février 1945 il est envoyé à Buchenwald afin de rejoindre un Kommando de sinistre réputation : Langenstein où il arrive le 18 février (mle 29 517). Avec quelque 5 000 détenus dont environ 1 000 Français, Genius Turgis travaille au forage d’un tunnel pour abriter une usine souterraine de la firme Junkers. Evacué le 9 avril devant l’avance américaine, les détenus sont jetés sur les routes. Genius Turgis rencontre les Alliés le 13 avril 1945. Il est rapatrié via l’hôtel Lutetia, à Paris, où il arrive le 6 juin 1945.
Il décède à l’âge de 84 ans, le 11 janvier 1974 à Elbeuf (Seine-Maritime).
SHD-Caen: 21P684892; SHD Vincennes : GR 16P580235, AD 76 : 4E11256; 1R369; geneanet.org; leonore.archives-nationales
Françoise Passera
Mots-clés :
- 5-11-1889
- Elbeuf, Seine-Inférieure
- Elbeuf, Eure
- 5-2-1944
- Saint-Ouen-du-Tilleul, Eure
- Rouen, Palais de justice, Seine-Inférieure
- Compiègne, Oise (37061)
- Neuengamme (35080)
- Sachsenhausen (85041)
- Buchenwald (29517)
- Langenstein (29517)
- 13-4-1945
- Langenstein, Allemagne




