
Photo : ONaCVG
BODIN André, Alexandre, Baptiste
Né le 29 août 1903 à Saint-Michel-en-l’Herm (Vendée) ; domicilié au Havre (Seine-Inférieure) ; déporté le 15 juillet 1944 à Neuengamme ; rescapé.
BODIN André, Alexandre, Baptiste // Naissance : 29-8-1903 à Saint-Michel-en-l'Herm (Vendée) ; Domicile : Le Havre Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 15-7-1944 à ; ; Rescapé Brezani Tchécoslovaquie
Né en Vendée le 29 août 1903, le père d’André Bodin, Félix, est cultivateur. Sa mère, Alphonsine Florentine Millaseau, est alors sans profession. Le 8 novembre 1927, il se marie avec Yvonne Séraphine Elise Naulleau à Saint-Michel-en-l’Herm, dans sa ville natale. À 24 ans, il est alors inspecteur de police spéciale.
Pendant la Seconde Guerre mondiale, il habite au Havre. Il est domicilié au 18 de la place de l'Hôtel de Ville. Commissaire principal et Chef de service des Renseignements Généraux de l’arrondissement du Havre, il reste à distance des autorités allemandes et des groupements nationaux (Milice, Légion des Volontaires français…). D’après plusieurs attestations, il est venu en aide, lorsqu’il en a eu l’occasion, à des Français dénoncés comme gaullistes en passant sous silence ces faits dans les rapports qu'il rédige.
En juin 1944, quelques jours après le Débarquement sur les côtes normandes, les autorités
d’occupation décident d’arrêter plusieurs personnalités, considérés le plus souvent
comme des notables. Il s’agit de s’assurer de la docilité de la population dans l’attente
de l’évolution de l’opération Neptune. Plusieurs otages sont concernés par cette mesure
en Seine-Inférieure. André Bodin est arrêté le 10 juin 1944 dans son bureau avec tout
le personnel des renseignements généraux par la Sipo-SD. Incarcéré au Havre pendant trois jours, puis à Rouen du 13 au 27 juin, il est transféré
au camp de rassemblement de Compiègne (mle 42 462), au camp C. Depuis Compiègne, avec
d’autres personnes arrêtées dans les mêmes circonstances, tels Pierre Espaillac
, Albert Le Clainche
ou Jean-Michel Rannou
, il est déporté vers le KL Neuengamme (mle 36 613) le 15 juillet. Arrivés dans le camp, ce groupe de déportés
est rapidement séparé des autres. Après plusieurs appels et transferts, plus de 350
de ceux que l’on appelle les « Ducancé » (du camp C, en référence à celui qu’ils occupaient
à Compiègne) se retrouvent dans deux baraques situées en périphérie des autres mais
toujours dans l’enceinte de Neuengamme. Ils ne sont pas soumis au travail obligatoire,
ont gardé leurs vêtements civils mais subissent le même régime alimentaire que les
autres déportés. À l’approche des Alliés, la Croix-Rouge suédoise obtient des autorités
du camp de les transférer vers le KL Flössenburg. Le 12 avril, sous le commandement du capitaine Harald Folke, les « Ducancé »
quittent Neuengamme dans 23 bus. Les déportés sont finalement déposés au camp de concentration
de Theresienstadt le 14 avril. A la fin du mois, ils sont transférés vers Brézany,
près de Prague. C’est là qu’André Bodin retrouve la liberté le 9 mai 1945.
Après la guerre, il est Directeur départemental des services de Police de la Loire-Inférieure. Il décède dans ce département, le 11 août 1986, dans la ville de Carquefou, près de Nantes.
Sources : SHD-Caen : 21P711756 ; Archives de Paris
Benoit Luc
Mots-clés :
- 29-8-1903
- Saint-Michel-en-l'Herm, Vendée
- Le Havre, Seine-Inférieure
- 10-6-1944
- Le Havre, Seine-Inférieure
- Le Havre, Seine-Inférieure
- Rouen, Seine-inférieure
- Compiègne, Oise (42462)
- Neuengamme (36613)
- Theresienstadt
- Brezani
- 9-5-1945
- Brezani, Tchécoslovaquie




