WEISZ Eugène

WEISZ Eugène // Naissance : 31-1-1905 à Akli (Autriche-Hongrie (Hongrie)) ; Domicile : Le Petit-Quevilly Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 11-2-1943 à  ;  ; Assassiné

Eugène (Jenő) passe son enfance dans le royaume de Hongrie à l’époque de la monarchie austro-hongroise, notamment dans les villes transylvaines de Turț et Kolozsvár (future Roumanie). Puis il vit à partir de 1921 à Budapest (Hongrie) où il commence à exercer son métier de bobinier électricien. En 1930, il part en France pour y chercher du travail. Ses compétences d’ouvrier spécialisé lui permettent d’obtenir un contrat de travail dans une entreprise d’installations électriques à Elbeuf (Seine-Inférieure) et d’échapper, sur intervention de son employeur et du maire, à une mesure d’expulsion. C’est aussi dans cette commune qu’il habite et épouse le 31 octobre 1931 Rose Forgacs , de nationalité hongroise comme lui. Son parcours professionnel le mène ensuite à Rouen (Seine-Inférieure) et à Saint-Étienne-du-Rouvray (Seine-Inférieure), puis le couple s’établit en janvier 1940 à Petit-Quevilly, où il réside en dernier lieu 105 rue Jacquard. Son unique enfant, Jean-Pierre , est né en 1936. En 1942, Eugène est chef-bobinier aux Ateliers de Réparations et d’Installations Électriques de Rouen. Même s’il est considéré comme bien intégré, il n’a pu obtenir la nationalité française qu’il avait sollicitée en 1937. Sa carte d’identité de travailleur industriel porte le tampon « Juif » imposé par l’occupant en octobre 1940. Eugène et son épouse sont victimes, avec leur petit garçon, de la grande rafle de Seine-Inférieure organisée par la section antijuive de la Gestapo de Paris en liaison avec la Sipo-SD régionale. Dans la nuit du 15 au 16 janvier 1943, comme les autres Juifs du « Grand Rouen » et d’Elbeuf, ils sont arrêtés à leur domicile par la police française. Arrivé à 23h40 au centre de regroupement et d’internement de la rue Poisson à Rouen, Eugène y passe quelques heures avec Rose et Jean-Pierre avant d’être transféré avec eux, au matin, au camp de Drancy (Seine) (mle 31945). Tous trois sont déportés dans le convoi no 47 du 11 février 1943 à Auschwitz, où ils sont probablement gazés à leur arrivée, le 16 février 1943 selon la date retenue à l’état civil.

Le nom d’Eugène Weisz figure sur le monument à la mémoire des déportés juifs de la synagogue de Rouen.

Sources : AN / Mémorial de la Shoah : F/9/5738 ; SHD-Caen : 21P 736 852 ; AD76 : 3352W2, 22W Z27949 ; F. Bottois, De Rouen à Auschwitz, 2015, p. 211-227, 324.

Corinne Bouillot