FORGACS Rose

FORGACS Rose // Naissance : 10-4-1909 à Kansas-City (Etats-Unis) ; Domicile : Le Petit-Quevilly Seine-Inférieure () ; Repression : Déportée le 11-2-1943 à  ;  ; Assassinée

Rose (Rosa) est la fille de David Forgacs, tailleur, et de son épouse Regina, des émigrés juifs hongrois qui vivent aux États-Unis au moment de sa naissance. Encore bébé au moment où ses parents reviennent dans l’Empire austro-hongrois, elle passe son enfance à Dombóvár, puis vit à Budapest où elle travaille avec eux comme couturière. C’est sans doute dans la capitale hongroise qu’elle fait la connaissance de son futur mari, Eugène Weisz , qui part en France en 1930 et trouve un emploi de bobinier électricien à Elbeuf (Seine-Inférieure). Installé dans la commune, il y fait venir sa fiancée qui arrive de Budapest quelques jours seulement avant leur mariage, célébré le 31 octobre 1931. Puis à partir de 1934, le couple réside dans l’agglomération rouennaise et y fonde une famille, avec la naissance de Jean-Pierre  le 15 septembre 1936. Les époux, tous deux de nationalité hongroise, tentent alors sans succès d’acquérir la nationalité française. Pendant toute la durée de son séjour en France, Rose est déclarée sans profession. La dernière adresse de la famille est le 105 rue Jacquard à Petit-Quevilly. C’est là que Rose, son mari et son fils sont arrêtés, parce que Juifs, dans la nuit du 15 au 16 janvier 1943, au cours de la grande rafle du département de Seine-Inférieure. Décidée et organisée par la section antijuive de la Gestapo de Paris avec l’aide de la Sipo-SD régionale, la rafle est opérée par la police française et frappe dans le « Grand Rouen » 146 Juifs français et étrangers, adultes et enfants. Conduite avec sa famille au « centre d’accueil » de la rue Poisson à Rouen où sont regroupées et internées les personnes arrêtées, Rose est transférée le lendemain matin au camp de Drancy (Seine) (mle 31919). Elle est déportée dans le convoi no 47 du 11 février 1943 à Auschwitz, où elle est probablement gazée aussitôt, comme Eugène et Jean-Pierre. À l’état civil, elle est considérée comme décédée le 16 février 1943.

Son nom est inscrit sur le monument de la synagogue de Rouen à la mémoire des Juifs déportés.

Sources : AN / Mémorial de la Shoah : F/9/5738 ; SHD-Caen : 21P 736 853 ; AD76 : 3352W2, 22W/Z27949 ; F. Bottois, De Rouen à Auschwitz, 2015, p. 211-227, 324.

Corinne Bouillot