WOLFOWICZ Ida

WOLFOWICZ Ida // Naissance : 25-2-1926 à Kielce (Pologne) ; Domicile : Le Havre Seine-Inférieure () ; Repression : Déportée le 31-7-1942 à  ;  ; Assassinée

Ida Wolfowicz est une jeune Havraise de 16 ans déportée sans retour à Auschwitz parce qu’elle est Juive. Comme ses parents Moszek  et Rywka , elle est de nationalité polonaise. À l’âge de cinq ans, elle est arrivée dans la cité portuaire avec sa mère, son demi-frère et sa sœur venus rejoindre son père qui s’y est établi comme artisan cordonnier. Célibataire, elle réside en dernier lieu 1 rue Reine Berthe avec sa famille. Après avoir passé son certificat d’études primaires à l’école Maréchal Joffre, elle obtient en décembre 1939 un contrat de travail d’apprentie vendeuse chez un marchand de primeurs. En 1941, la pertinence de lui renouveler ou non sa carte d’identité de « travailleur industriel » pour qu’elle puisse trouver un emploi de vendeuse fait débat, officiellement pour des raisons de concurrence avec les Français, mais c’est surtout parce qu’elle est d’origine juive qu’elle est devenue indésirable. Le récépissé de demande de sa dernière carte d’identité, délivré en mai 1942, porte la mention « Juive ».

Quelques mois seulement après l’internement de son père, Ida Wolfowicz est arrêtée le 13 juillet 1942, avec sa mère et d’autres Juives polonaises, par la police havraise qui exécute les ordres reçus de la Sipo-SD juste avant la grande rafle parisienne du Vel d’Hiv. Le commissaire central de Rouen (Seine-Inférieure) note que le lendemain, des Juifs sont dirigés sous escorte allemande vers le Palais de Justice. Il ajoute que deux jours plus tard, 64 femmes juives quittent ce lieu d’internement rouennais au petit matin et sont conduites à la gare dans des camions allemands pour y prendre le train de Paris. Ida, comme sa mère, fait très vraisemblablement partie de ces transferts. Après un passage attesté par le Vélodrome d’Hiver, elle est conduite le 19 au camp de Pithiviers. De là, elle est déportée 12 jours plus tard par le convoi no 13 à destination d’Auschwitz, où elle est assassinée. Les sources disponibles ne permettent pas de savoir si elle y a d’abord été sélectionnée pour le travail.

La mémoire de cette jeune fille est honorée sur le Mur des Noms de la Shoah à Paris et sur le monument havrais Résistance et Déportation.

Sources : AN/CDJC : F/9/5775 ; SHD-Caen : 21P 551 135 ; AD76 : 22WZ33876, 32WZ92906, 3352W2 ; ressources.memorialdelashoah.org ; stevemorse.org/france ; collections.yadvashem.org.

Corinne Bouillot